Zeta Aurigae

Zeta Aurigae (ζ Aur / ζ Aurigae, Zêta Aurigae) dans la désignation de Bayer et 8 Aurigae dans celle de Flamsteed[8], est une étoile binaire de quatrième magnitude de la constellation du Cocher. D'après la mesure de sa parallaxe annuelle par le satellite Hipparcos, le système est à environ 790 années-lumière de la Terre[1].

ζ Aurigae
Saclateni
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 05h 02m 28,687s[1]
Déclinaison +41° 04 33,02[1]
Constellation Cocher
Magnitude apparente 3,70 à 3,97[2]

Localisation dans la constellation : Cocher

(Voir situation dans la constellation : Cocher)
Caractéristiques
Type spectral K5 II + B7 V[3]
Indice U-B +0,38[4]
Indice B-V +1,22[4]
Indice R-I +0,87[4]
Variabilité Algol[2]
Astrométrie
Vitesse radiale +11,3 ± 0,3 km/s[5]
Mouvement propre μα = +9,45 mas/a[1]
μδ = −20,71 mas/a[1]
Parallaxe 4,15 ± 0,29 mas[1]
Distance 790 ± 50 al
(240 ± 20 pc)
Magnitude absolue −3,21[6]
Caractéristiques physiques
Masse 5,8 / 4,8 M[7]
Rayon 148 R
Luminosité 4 800 L
Température 3 950 K
Rotation 19 km/s
Composants stellaires
Composants stellaires ζ Aur A, ζ Aur B
Orbite
Compagnon ζ Aur B[7]
Demi-grand axe (a) 905 R
Excentricité (e) 0,397 3 ± 0,000 7
Période (P) 972,162 j
Inclinaison (i) 87,0°
Argument du périastre (ω) 328,9 ± 0,13°
Époque du périastre (τ) 53 039,9 ± 0,10 JJ

Désignations

Haedi, Haedus, Sadatoni, Saclateni, ζ Aur 8 Aur (Flamsteed), HR 1612, HD 32068, BD+40°1142, FK5 1137, HIP 23453, SAO 39966, GC 6137, WDS J05025 +4105[8]

Nomenclature, histoire et mythologie

Saclateni est le nom approuvé pour ζ Aur par l’Union astronomique internationale (UAI)[9]. C’est l’arabe السخلتاني al-Suḫlatān, « les Chevreaux », utilisé par al-Ḥağğāğ b. Maṭar dans sa traduction de la Μαθηματική σύνταξις de Ptolémée[10]. Transcrit Saclateni dans les Tables alphonsines (ca. 1270)[11], on retrouve ce nom chez Richard Hinckley Allen (1899), avec sa variante Sadatoni, donné dans l’édition originale (1483) des Tabulae[12], et passé ainsi dans les catalogues[13].

Haedus I et Al-Gadi Prior sont d'autres noms pour ζ Aur. Les Grecs appelèrent le couple ζη Aur, Ἔριφοι, « les Chevreaux », avec Cléostrate de Ténédos selon Hyginus[14]. Dans sa traduction de la Μεγάλη Ἄρκτος de Ptolémée, on trouve pour pour le grec 'Ἔριφοι, l'arabe الجديان al-Ğadyān, « les Deux Chevreaux », chez Isḥāq b. Ḥunayn[15]. Dans sa traduction du زيجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437), Thomas Hyde livre la transcription ‘AlGjedyan, suivie de i. Due Haedi’ (1665)[16], ce que Richard Allen (1899) reprend s.v. ζ Aur sous la transcription ‘Al Jadyan’[17], en ajoutant le nom Haedus (singulier) qu’il a déjà trouvé dans l’Uranometria de Johann Bayer (1603) sous la forme Haedorum antecedens[18]. Plus près de nous, le Belge Henri Mesnard donne Al-Gadïan pour le couple ζη Aur[19], et Antonín Bečvár Haedus I pourζ Aur[20], ainsi que Al-Gadi Prior chez Ahmed[21],[22].

En Chine

ζ Aur est 柱二 soit la 2e étoile de l’astérisme 柱, pinyin Zhù, « le Pilier », constitué par le groupe εζη Aur[23].

Propriétés

Zeta Aurigae est une binaire à éclipses, dont la magnitude varie entre +3,70 et +3,97 sur une période de 972 jours (soit 2,66 ans)[2].

L'étoile principale, désignée Zeta Aurigae A, est une géante lumineuse orange de type spectral K5 II, tandis que sa compagne, Zeta Aurigae B, est une étoile bleu-blanc de la séquence principale de type spectral B7 V[3].

Références

  1. (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy & Astrophysics, vol. 474, no 2, , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
  2. (en) N. N. Samus', E. V. Kazarovets et al., « General Catalogue of Variable Stars: Version GCVS 5.1 », Astronomy Reports, vol. 61, no 1, , p. 80-88 (DOI 10.1134/S1063772917010085, Bibcode 2017ARep...61...80S, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) V. I. Shenavrin, O. G. Taranova et A. E. Nadzhip, « Search for and study of hot circumstellar dust envelopes », Astronomy Reports, vol. 55, no 1, , p. 31–81 (DOI 10.1134/S1063772911010070, Bibcode 2011ARep...55...31S)
  4. (en) « HR 1612 », sur VizieR, Centre de données astronomiques de Strasbourg
  5. (en) B. Famaey et al., « Local kinematics of K and M giants from CORAVEL/Hipparcos/Tycho-2 data. Revisiting the concept of superclusters », Astronomy & Astrophysics, vol. 430, no 1, , p. 165–186 (DOI 10.1051/0004-6361:20041272, Bibcode 2005A&A...430..165F, arXiv astro-ph/0409579)
  6. (en) E. Anderson et Ch. Francis, « XHIP: An extended Hipparcos compilation », Astronomy Letters, vol. 38, no 5, , p. 331 (DOI 10.1134/S1063773712050015, Bibcode 2012AstL...38..331A, arXiv 1108.4971)
  7. (en) Joel A. Eaton, Gregory W. Henry et Andrew P. Odell, « Orbits and Pulsations of the Classical ζ Aurigae Binaries », The Astrophysical Journal, vol. 679, no 2, , p. 1490–1498 (DOI 10.1086/587452, Bibcode 2008ApJ...679.1490E, arXiv 0802.2238)
  8. (en) * zet Aur -- Eclipsing binary of Algol type sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  9. (en) IAU, « Star Names », 2021. »
  10. Claudius Ptolemäus, Der Sternkatalog des Almagest. I. Die arabischen Übersetzungen, éd. par Paul Kunitzsch, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1986, p. 304.
  11. (en) Alfonsus, Hispanorum Regis, « Tabule, éd. Luca Gaurico, Venise : L. A. Junta, 1524. n.p. »
  12. (en) Richard Hinckley Allen, « Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, p. 91. »
  13. Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 181.
  14. André Le Bœuffle, Les Noms latins d’astres et de constellations, éd. Paris : Les Belles Lettres, 1977, p. 109-110.
  15. Claudius Ptolemäus, Der Sternkatalog des Almagest...', op. cit., p. 305.
  16. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 21. »
  17. (en) Richard Hinckley Allen, « ''Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 91. »
  18. (la)Johann Bayer, Uranometria, omnium asterismorum continens schemata, nova methodo delineata…, Augusta Vindelicorum : C. Mangus, 1603, fol. 12r.
  19. Henri Mesnard, « Les noms arabes d’étoiles », Ciel et Terre, Bulletin de la Société belge d’astronomie, vol. 65 (1949), 1-19, 70-79, et 104-115 ; tiré à part Bruxelles : Impr. L’Avenir, 1949, p. 113.
  20. Antonín Bečvár, Atlas Coeli II Katalog 1950.0, Prague : Czechoslovak Academy of Sciences, 1959, ensuite publié sous le titre d’Atlas of the Heavens - II Catalogue 1950.0, Cambridge (Mass.) : Sky Publishing Corporation, 1964, p. 349.
  21. Ahmed Benhammouda, « Les noms arabes d’étoiles », Annales de L’institut d’études orientales, Alger, t. IX (1951), p. 76-210, repr. sous le titre Étoiles et constellations, Alger : S.N.E.D. (Société nationale d’édition et de diffusion), 1972.
  22. Roland Laffitte, Héritages arabes..., op. cit., p. 181.
  23. Sun Xiachun Sun & Jacob Kistemarker, The Chinese Sky During the Han, Leiden / Köln : Brill, 1997, p. 71 et 74.

Liens externes

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