Victor Derode

Victor Derode, né à Lille le et mort à Dunkerque le , est un historien français.

Victor Derode
Biographie
Naissance
Décès
(à 69 ans)
Dunkerque (France)
Nationalité
Activité
Parentèle
Lucien Derode (d) (petit-neveu)
Autres informations
Membre de

Biographie

À Lille

Fils de Philippe Edward de Rode, magistrat de la ville de Lille, Victor Henri Joseph Derode est historien et scientifique de la ville de Lille, et à ce titre l'auteur de nombreux ouvrages sur les villes du nord de la France (notamment Lille, la Flandre et Dunkerque) mais aussi sur la progression des langues.

Vers l'âge de sept ans, le sort s'acharne sur Victor Derode : un incendie détruit l'établissement industriel de ses parents et amoindrit leur fortune; lui-même se casse la jambe gauche suite à une chute, la fracture mal réduite lui vaut de garder une infirmité l'obligeant à l'usage d'une béquille; ses parents décèdent peu après, il est accueilli chez son frère aîné Philippe[1].

En 1804, il obtient un prix de lecture et garde toute sa vie le livre donné en récompense[1].

En parallèle à ses études, il se lance avec des amis, quasiment en autodidactes, dans des études musicales, ce qui l'amènera ultérieurement à écrire en 1828 un livre sur l'introduction à l'harmonie, qui lui vaut sa présence dans la Biographie universelle des musiciens de François-Joseph Fétis[1].


Il entre ensuite au collège de Lille, où il est le condisciple du chimiste Augustin-Pierre Dubrunfaut.

En 1828, il entre dans une institution scolaire privée et en assume bientôt la direction.

Il modernise l'enseignement en introduisant la gymnastique, véritable révolution à l'époque. Il crée la première institution destinée aux sourds-muets avec l'abbé Sicard.

Il est membre de la Société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille,

À Dunkerque

Victor Derode arrivé à Dunkerque, fait partie en 1851 des fondateurs de la « Société dunkerquoise pour l'Encouragement des Sciences, des Lettres et des Arts » dont l'actuelle « Société dunkerquoise d'Histoire et d'Archéologie » est l'héritière[2]. Rassemblant des juristes, des médecins et des professeurs, elle organise différents concours (littérature, histoire, poésie, musique,...), publie des « mémoires » et monte des expositions de beaux-arts. Il est un élément essentiel de la société savante fondateur, administrateur (il va en être le secrétaire perpétuel[3]), donateur[4].

On le retrouve également parmi les dirigeants de la « société de Saint-Joseph », institution créée en , encore en fonctionnement en 1859, dans un but de moralisation et d'éducation chrétienne, avec une bibliothèque, salle de jeux, etc.[5]. Vice-président lors de sa fondation, il y fait ouvrir un cours de géométrie et émet l'idée en 1849 de créer à Dunkerque une caisse de secours mutuels, idée révélant sa sensibilité aux questions sociales. La caisse va être créée lorsqu'il exerce la présidence de l'association entre 1849 et 1853. Il est encore à l'origine de l'ouverture d'une école dominicale d'adultes dirigée par des frères de la doctrine chrétienne[6]. En 1851, il émet l'idée d'ouverture d'une boucherie économique où la viande serait vendue à des prix inférieurs aux prix ordinaires, mais l'expérience ne dura qu'un peu plus d'un an, entre et [7]. La municipalité de Dunkerque va placer la société de secours mutuel sous son patronage : à partir du , elle fonctionne à l'hôtel de ville. De même, l'idée de boucherie économique est reprise par la ville la même année mais ne va à nouveau durer seulement quelques mois[8].

Victor Derode participe pleinement à la vie de la cité dunkerquoise et veille à la défense des beaux-arts : le , il fait partie (sont présents Victor Derode père, Victor Derode fils, Léon Derode), des trente personnes réunies pour donner naissance à l'Orphéon dunkerquois, société chorale visant à propager le goût de la musique et à organiser des concerts devenus rares dans la ville. Le , il est nommé président de la section chorale de l'institution[3].

Il fut conseiller municipal de Dunkerque.

Il meurt le , à l'âge de 69 ans. La société dunkerquoise fait frapper une médaille en son honneur[4].

Hommages

Une rue de Lille et une rue à Dunkerque rendent hommage à l'historien.

La famille Derode

  • Le patronyme De Rode se dit en Flamand van Rode. R(h)ode désigne, en flamand, une surface gagnée sur la forêt par défrichage. Cette dénomination correspond au terme français « essart ». Le patronyme Rode peut aussi venir du germanique Hrod signifiant gloire ou victoire ou encore désigner une personne qui vient d'une localité nommée « Rode » et s'y rattache à un titre quelconque.
  • Armes : D'azur au chevron d'or accompagné de trois trèfles de même.
  • Devise : Fidelitas ad principem
  • Origine de la famille : elle semble liée à celle des van Rode de Bruges, famille patricienne de Belgique[9].


Œuvre

Il publie deux romans :

  • La famille Prudhomme en 1853
  • Les Orphelines de Visschermoëre en 1863

Bibliographie

Notes et références

  1. Philippe Güthlin, cité dans la bibliographie, p. 328-329.
  2. Site officiel de Dunkerque.
  3. Raymond de Bertrand, « Monographie de la rue David d'Angers à Dunkerque », dans Mémoire de la société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, Années 1858-1859, p. 320, lire en ligne.
  4. Philippe Güthlin, cité dans la bibliographie, p. 325.
  5. Raymond de Bertrand, « Monographie de la rue David d'Angers à Dunkerque », dans Mémoire de la société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, Années 1858-1859, pp. 287- 308, lire en ligne.
  6. Raymond de Bertrand, op. cit., p. 294-297.
  7. R. de bertrand, op. cit., p. 299.
  8. R. de Bertrand, op. cit., p. 303-307.
  9. Félix-Victor Goethals, Miroir des Notabilités nobiliaires de Belgique, des Pays-Bas et du Nord de la France , Volume 1,Bruxelles, 1857, p. 389-412, lire en ligne.

Liens externes


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