Lambda Ursae Majoris

Lambda Ursae Majoris (λ UMa / λ Ursae Majoris) dans la Désignation de Bayer est une étoile de la constellation de la Grande Ourse. Cette étoile est une sous-géante blanche de type spectral A2IV avec une magnitude apparente de +3,45. Elle est à environ 134 années-lumière de la Terre.

λ Ursae Majoris
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 10h 17m 05,8s
Déclinaison +42° 54 52
Constellation Grande Ourse
Magnitude apparente +3,45

Localisation dans la constellation : Grande Ourse

(Voir situation dans la constellation : Grande Ourse)
Caractéristiques
Type spectral A2IV
Astrométrie
Distance 134 ± 4 al
(41 ± 1 pc)

Désignations

Tania Borealis, Al Kafzah al Thaniyah, λ UMa, 33 UMa (Flamsteed), HR 4033, HD 89021, BD+43°2005, FK5 383, HIP 50372, SAO 43268, GC 14113[1]

Nomenclature, histoire et mythologie

Tania Borealis est aujourd’hui le nom approuvé pour λ UMa par l’Union astronomique internationale (UAI)[2]. C’est l’arabe الثانية al-Ṯāniyya, résulte de la troncation du nom complet, soit الثانية القفزة al-Qafzat al-Ṯāniyya, « le Second Saut »[3],[4].

La figure de la série desالظباء قفزات Qafzāt al-Ẓibā’, « les Sauts de Gazelles », dans le ciel arabe traditionnel, tel que la décrit ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī, 964.

Il faut se référer, pour comprendre cet nom, à la série des قفزات الظباء Qafzāt al-Ẓibā’, « les Sauts de Gazelles », qui figurent dans le ciel arabe traditionnel tel qu’il est décrit par ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī (964). Selon lui, il s'agit des six étoiles situées sur les trois pieds de l’Ourse touchant le sol : νξ UMa est al-Ūla, soit « le Premier [Saut]», λμ UMa al-Ṯāniyya, « le Second », et ικ UMa « le Troisième », chaque « Saut » ressemblant à la trace du pied fendu des gazelles, et, toujours al-Ṣūfī donne à ce propos ce dicton arabe[5],[6]:

« Les Gazelles sautèrent lorsque le Lion frappa la terre de sa queue. »

Il faut se référer, pour comprendre cet nom, à la série desقفزات الظباء Qafzāt al-Ẓibā’, « les Sauts de Gazelles », figurant dans le ciel arabe traditionnel tel qu’il est décrit par ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī (964).

Bien plus tard, par interversion des syllabes /q/ et /f/ et changement du /r/ en /z/, قفزة Qafza’, « Saut », devient فقرة Fiqra, « Vertèbre », dans de catalogues tardifs comme dans les زيجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437)[7]. Selon Richard Hinckley Allen, c'est à la lecture de Thomas Hyde que l’astronome britannique Francis Bailey aurait tronqué la transcription AlPhikrat AlTHânia pour en faire Tania Borealis pour λ UMa[8].

Autres dérivations du nom arabe :

  • El Phikrah. C’est une autre troncation du nom arabe الثانية الفقزة al-Fiqrat al-Ṯāniyya, donné par Uluġ Bēg (1437) [9] et repris par le canal de la transcription el-phikra proposée par le philologue allemand Friedrich Wilhelm Lach (1796) [10], par Johann Elert Bode dans son Uranographia[11]. Bien que Richard Hinckley Allen donne la transciption Al Phikra al-Thānia pour cette étoile[8], le nom reste rare dans les catalogues.
  • Al Kaphza Borealis. C’est l’arabe soit القفزة al-Qafza, « le Saut », troncation de الثانية القفزة al-Qafzat al-Ṯāniyya, « le Second Saut », et notée Al Ḳafzah al Thāniyah par Richard Hinckley Allen (1899) [12], que l’on relève dans certains catalogues.

Notes et références

  1. (en) * lam UMa -- High proper-motion Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  2. (en) IAU, « Star Names », 2021. »
  3. Paul Kunitzsch, Untersuchungen zur Sternnomenklatur der Araber, Wiesbaden : O. Harrassowitz, 1961, pp. 90-91.
  4. Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 112-113.
  5. (ar) ᶜAbd al-Raḥmān Abū l-Ḥusayn b. ᶜUmar al-Ṣūfī, «  Kitāb Ṣuwar al-kawākib al-ṯābita, 960, ms. arabe 5036 : Copie anonyme et non datée réalisée pour Zāhir al-Dīn Ulūġ Beg Kūrakan, petit-fils de Tamerlan, probablement à Samarqand, ca., 1430-1449, fol. 27r. »
  6. (ar/fr) Hans Karl Frederik Christian Schjellerup, Description des étoiles fixes composée au milieu du Xe siècle de notre ère par l'astronome persan Abd-al-Rahman Al-Sûfi. Traduction littérale de deux manuscrits arabes de la Bibliothèque royale de Copenhague et de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg…, Saint-Pétersbourg : Eggers et Cie, 1874, repr. Fuat Sezgin, Islamic mathematics and Astronomy, vol. XXVI, Frankfurt am Main : Institut für Geschichte der arabisch-islamischen Wissenschaft an der Johann Wolfgang Goethe-Universität, 1997, pp. 58-59 (fr.), p. 60 (ar.).
  7. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, pp. 8-11. »
  8. (en) Richard Hinckley Allen, « ''Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 443. »
  9. Thomas Hyde, Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi…, op. cit. , pp. 8-11.
  10. (de) Friedrich Wilhelm Lach, « « Beitrag zur orientalischen Sternkunde », in Algemeine Bibliotek der biblischen Litteratur, Bd. VII, Stück 4, 577-651, Leipzig : Weidmann, 1796, p. 400. »
  11. (la) Johann Elert Bode, Uranographia, sive astrorum descriptio viginti tabulis aeneis incisa ex recentissimis et absolutissimis astronomorum observationibus, Berlin : apud autorem, 1801, pl. VI.
  12. Richard Hinckley Allen, Star-names and their meaning, op. cit. , p. 443.

Lien externe

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