Mu Ursae Majoris
Mu Ursae Majoris (μ UMa / μ Ursae Majoris) dans la Désignation de Bayer est une étoile de la constellation de la Grande Ourse.
Ascension droite | 10h 22m 19,7s |
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Déclinaison | +41° 29′ 58″ |
Constellation | Grande Ourse |
Magnitude apparente | +3,06 |
Localisation dans la constellation : Grande Ourse ![]() ![]() |
Type spectral | M0III[1] |
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Variabilité | suspectée[2] |
Distance |
249 ± 14 al (76 ± 4 pc) |
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Désignations
Mu Ursae Majoris est une géante rouge de type spectral M0III[1] ayant une magnitude apparente moyenne de +3,06. Elle est à environ 249 années-lumière de la Terre. Elle est classée comme variable suspectée dont la luminosité varie entre les magnitudes +2,99 et +3,33[2].
Il a été montré par spectroscopie que c'est une étoile binaire avec une compagne située à seulement 1,5 ua de la primaire ayant une période de révolution de 230 jours.
Nomenclature, histoire et mythologie
Tania Australis est aujourd’hui le nom approuvé pour λ UMa par l’Union astronomique internationale (UAI)[4]. C’est l’arabe الثانية al-Ṯāniyya, résulte de la troncation du nom complet, soit الثانية القفزة al-Qafzat al-Ṯāniyya, « le Second Saut »[5],[6].

Il faut se référer, pour comprendre ce nom, à la série des قفزات الظباء Qafzāt al-Ẓibā’, « les Sauts de Gazelles », qui figurent dans le ciel arabe traditionnel tel qu’il est décrit par ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī (964). Selon lui, il s'agit des six étoiles situées sur les trois pieds de l’Ourse touchant le sol, à savoir νξ UMa est al-Ūla, soit « le Premier [Saut]», λμ UMa al-Ṯāniyya, « le Second », et ικ UMa « le Troisième », chaque « Saut » ressemblant à la trace du pied fendu des gazelles, et, toujours al-Ṣūfī donne à ce propos ce dicton arabe[7],[8]:
« Les Gazelles sautèrent lorsque le Lion frappa la terre de sa queue. »
Bien plus tard, par interversion des syllabes /q/ et /f/ et changement du /r/ en /z/, قفزة Qafza’, « Saut », devient فقرة Fiqra, « Vertèbre », dans de catalogues tardifs comme dans le زيجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437)[9]. Selon Richard Hinckley Allen, c'est à la lecture de Thomas Hyde que l’astronome britannique Francis Bailey aurait tronqué la transcription AlPhikrat AlTHânia pour en faire Tania Borealis pour λ UMa[10].
Autres dérivations du nom arabe :
- El Phikrah. C’est une autre troncation du nom arabe الثانية الفقزة al-Fiqrat al-Ṯāniyya, donné par Uluġ Bēg (1437) [11] et repris par le canal de la transcription el-phikra proposée par le philologue allemand Friedrich Wilhelm Lach (1796) [12], pour le couple λμ UMa par Johann Elert Bode dans son Uranographia[13]. Bien que Richard Hinckley Allen donne la transciption Al Phikra al-Thānia pour cette étoile[10], le nom reste rare dans les catalogues.
- Al Kaphza Australis. C’est l’arabe soit القفزة al-Qafza, « le Saut », troncation de الثانية القفزة al-Qafzat al-Ṯāniyya, « le Second Saut », et notée Al Ḳafzah al Thāniyah par Richard Hinckley Allen (1899) [14], que l’on relève dans certains catalogues.
Notes et références
- (en) Philip C. Keenan et Raymond C. McNeil, « The Perkins catalog of revised MK types for the cooler stars », The Astrophysical Journal Supplement Series, vol. 71, , p. 245 (DOI 10.1086/191373, Bibcode 1989ApJS...71..245K)
- (en) N. N Samus', E. V. Kazarovets et al., « General Catalogue of Variable Stars: NSV and supplement », Astronomy Reports, vol. 61, no 1, , p. 80 (DOI 10.1134/S1063772917010085, Bibcode 2017ARep...61...80S)
- (en) * mu. UMa -- Spectroscopic binary sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- (en) IAU, « Star Names », 2021. »
- Paul Kunitzsch, Untersuchungen zur Sternnomenklatur der Araber, Wiesbaden : O. Harrassowitz, 1961, pp. 90-91.
- Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 112-113.
- (ar) ᶜAbd al-Raḥmān Abū l-Ḥusayn b. ᶜUmar al-Ṣūfī, « Kitāb Ṣuwar al-kawākib al-ṯābita, 960, ms. arabe 5036 : Copie anonyme et non datée réalisée pour Zāhir al-Dīn Ulūġ Beg Kūrakan, petit-fils de Tamerlan, probablement à Samarqand, ca., 1430-1449, fol. 27r. »
- (ar/fr) Hans Karl Frederik Christian Schjellerup, Description des étoiles fixes composée au milieu du Xe siècle de notre ère par l'astronome persan Abd-al-Rahman Al-Sûfi. Traduction littérale de deux manuscrits arabes de la Bibliothèque royale de Copenhague et de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg…, Saint-Pétersbourg : Eggers et Cie, 1874, repr. Fuat Sezgin, Islamic mathematics and Astronomy, vol. XXVI, Frankfurt am Main : Institut für Geschichte der arabisch-islamischen Wissenschaft an der Johann Wolfgang Goethe-Universität, 1997, pp. 58-59 (fr.), p. 60 (ar.).
- (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, pp. 8-11. »
- (en) Richard Hinckley Allen, « ''Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 443. »
- Thomas Hyde, Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi…, op. cit. , pp. 8-11.
- (de) Friedrich Wilhelm Lach, « « Beitrag zur orientalischen Sternkunde », in Algemeine Bibliotek der biblischen Litteratur, Bd. VII, Stück 4, 577-651, Leipzig : Weidmann, 1796, p. 400. »
- (la) Johann Elert Bode, Uranographia, sive astrorum descriptio viginti tabulis aeneis incisa ex recentissimis et absolutissimis astronomorum observationibus, Berlin : apud autorem, 1801, pl. VI.
- Richard Hinckley Allen, Star-names and their meaning, op. cit. , p. 443.
Liens externes
- (en) Mu Ursae Majoris sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- (en) James B. Kaler, « Tania Australis », sur Stars
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