Rufii

La gens Rufia, parfois orthographiée Ruffia, était une famille plébéienne de la Rome antique. Les membres de cette gens ne sont mentionnés dans l'histoire qu'à l'époque impériale, et ils n'ont acquis que peu d'importance jusqu'à la fin du IIIe siècle, date à partir de laquelle la famille a pris de l'importance, obtenant le consulat à plusieurs reprises depuis l'époque de Constantin jusqu'à celle de Justinien, et occupant fréquemment le poste de Préfet de Rome[1].

Origine

Le nomen Rufius est dérivé du nom de famille latin commun Rufus , rouge, donné à l'origine à quelqu'un aux cheveux roux. Il est fréquemment confondu avec Rufrius, probablement à cause des mots associés, rougeâtre ou vermeil. Chase classe Rufius parmi les gentilicia originaires de Rome ou dont on ne peut démontrer qu'elles viennent de nulle part ailleurs[2].

Branches et cognomen

Les Rufii utilisaient une variété de cognomina personnelles, typiques de la nomenclature romaine à l'époque impériale. Le seul nom de famille distinct semble avoir été Festus, joyeux ou festif, qui apparaît chez les Rufii pendant plusieurs siècles[3]. Le nomen Ceionius suggère que certains des Rufii descendaient probablement des Ceionii, [4] et ont acquis le nomen Rufius par l'intermédiaire d'une lignée féminine, bien que cela soit incertain, étant donné la variabilité de la nomenclature romaine sous l'Empire, dans laquelle les nomina pouvaient être réorganisés pour raisons politiques, afin de mettre l’accent sur les liens familiaux. Avienus, qui apparaît à plusieurs reprises chez les Rufii du IVe au VIe siècle, fut probablement acquis de cette manière ; c'était le nomen d'une obscure famille plébéienne, tandis qu'un autre membre de la famille portait Postumius, le nomen d'une des grandes maisons nes de Rome ; il apparaît deux fois encore chez les Rufii un siècle plus tard : une fois sous la forme dérivée Postumianus, bien que l'on ignore si ces derniers descendaient du Postumius antérieur. Volusianus, dérivé de l'ancienne gens des Volusii, s'est également transmis sur plusieurs générations[5].

Membres
  • Rufius Crispinus, ou Rufrius Crispinus, un eques qui accéda au rang de préfet du prétoire sous Claude, et fut récompensé par l'insigne questorien pour avoir appréhendé Decimus Valerius Asiaticus en 47 apr. J.-C. Agrippine le fit démettre de ses fonctions en 52, et il fut envoyé en exil en 66, en tant qu'ancien époux de l'impératrice Poppée Sabine. Condamné à mort, il s'est suicidé[6],[7],[8].
  • Rufius ou Rufrius Crispinus, fils du préfet du prétoire, fut mis à mort par Néron[9].
  • Lucius Rufius Clarus Gallus, patron de l'un des collèges artisanaux d'Ostie[10].
  • Rufia C.f. Aquilina, une femme issue d'une famille sénatoriale[11].
  • Ruffia Marcella, une femme issue d'une famille sénatoriale, était l'épouse de Sabinianus[12].

Rufii Festi

Les Rufii Festi sont originaire de Volcinii, ils appartiennent à la tribu Pomptina[13].

  • (Rufius), épouse une petite-fille de Musonius Rufus et Caesius Bassus;
    • Caius (Rufius Festus), (v.120- ?);
      • Caius Rufius Festus, (v.145 - ap.v.190), chevalier romain, procurateur de la province de Dalmatie et d'Histria;
        • Caius Rufius Festus Laelius Firmus, (v.180 - ?);
        • Rufia Procula[14].
  • Gaius Rufius C.f. Festus, procureur de la Dalmatie et de l'Histria dans des années incertaines. Il était le père de Gaius Rufius Festus Laelius Firmus et Rufia Procula[14].
  • Gaius Rufius C.f. C.n. Festus Laelius Firmus, homme de rang sénatorial, était le fils de Gaius Rufius Festus, le procureur[14].
  • Rufia C.f. C.n. Procula, femme d'une famille sénatoriale, était la fille du procureur Rufius Festus[14].
  • Postumius Rufius Festus signo Avienius, poète du IVe siècle qui écrivit sur la géographie et écrivit des paraphrases de Tite-Live et Virgile, dont il suivit le style[15],[16].
  • (Rufius ?) Festus, consul en 439 apr. J.-C. [17]
  • Rufius Postumius Festus, consul en 472 apr. J.-C., fut le dernier consul nommé par un empereur d'Occident. Plus tard, il s'impliqua dans la politique papale et, au début du VIe siècle, s'allia à Quintus Aurelius Memmius Symmachus[18].

    • Rufii Volusiani et Albini

    Autres
    • Rufius Festus, l'auteur du Breviarium Rerum Gestarum Populi Romani, un abrégé de l'histoire romaine basé sur Eutrope et Florus. L'ouvrage est dédié à l'empereur Valens et doit avoir été écrit vers 369 apr. J.-C. Il s'agit peut-être de la même personne que le poète Rufius Festus Avienus[29].
    • Sextus Rufius Festus, peut-être le nom correct de l'auteur de De Regionibus Urbis Romanae, un ouvrage sur la géographie de la ville de Rome, et d'une histoire sous le titre de Breviarium de Victoriis et Provinciis Populi Romani, dédié à Valens. Il peut être identique à Rufius Festus, l'auteur du Breviarium Rerum Gestarum Populi Romani, et à Rufius Festus Avienus, le poète et écrivain géographie[30].
    • Rufius Probianus, vicaire ou gouverneur adjoint d'une province incertaine vers 400 après JC [31]
    • Rufius Caecina Felix Lampadius, praefectus urbi de Rome sous Valentinien III et Théodose II, effectua d'importantes réparations au Colisée à la suite d'un tremblement de terre[32],[33].
    • Rufius Praetextatus Postumianus, deux fois praefectus urbi, fut consul en 448 apr. J.-C. [34], [35]
    • Rufius Viventius Gallus, frère de Postumianus, était praefectus urbi à un moment donné au milieu du Ve siècle[36].
    • Rufius Opilio, vraisemblablement identique à Opilio, consul en 453, ou à Venantius Opilio, consul en 524. [37]
    • Rufius Achilius Maecius Placidus, consul en 481 apr. J.-C. [38], [39]
    • Rufius Achilius Sividius, questeur et praefectus urbi, fut nommé consul par Odoacre en 488 apr. J.-C.[40],[41].
    • Turcius Rufius Apronianus Asterius, praefectus urbi et consul en 494 apr. J.-C. Il édita un texte du Codex Mediceus de Virgile et épousa Vigilia, fille de Reparatus et nièce du pape Vigilius. Selon le Liber Pontificalis, les ennemis du pape l'ont fait arrêter pendant la nuit et battu à mort[42],[43].
    • Rufius Turcius Apronianus, un vir clarissimus nommé dans un siège non daté du Colisée[44], [45].
    • Rufius Magnus Faustus Avienus, consul en 502 après J.-C., puis préfet du prétoire d'Italie[46].
    • Rufius Petronius Nicomachus Cethegus, consul en 504 apr. J.-C. Il était l'un des principaux porte-parole du Sénat romain, dont il était président lorsque Rome fut limogée par Totila en 546. Rufius s'enfuit à Constantinople, où il fut reçu avec honneur par Justinien[47],[48],[49].
    • Rufius Gennadius Probus Orestes, consul en 530 apr. J.-C., faisait partie d'un certain nombre d'ex-consuls et autres nobles faits prisonniers par Totila en 546. Il fut libéré par une patrouille byzantine l'année suivante, mais faute de chevaux disponibles, il ne put être évacué et fut ensuite fait prisonnier par les Goths, qui le mirent à mort en 552, alors que le général Narsès reprenait la ville de Rome[50],[51].

    Voir aussi

    Notes de bas de page

      Notes et références
      1. PIR, vol. III, p. 141.
      2. Chase, p. 110, 131.
      3. New College Latin & English Dictionary, s. v. festus.
      4. Barnes 1975, p. 44–45.
      5. Salomies, Adoptive and Polyonymous Nomenclature in the Roman Empire.
      6. Tacitus, Annales, xi. 1, 4, xii. 42, xiii. 45, xv. 71, xvi. 17.
      7. Seneca the Younger, Octavia, 728 ff.
      8. Plutarch, "The Life of Galba", 19.
      9. Suetonius, "The Life of Nero", 35.
      10. CIL 14, 248.
      11. CIL 12, 2599.
      12. CIL 10, 7586.
      13. Les prétentions généalogiques à Athènes sous l'Empire Romain; Christian Settipani, p. 273
      14. CIL 11, 2698.
      15. AE 2002, 1676
      16. Harper's Dictionary of Classical Antiquities, p. 175 ("Rufus Festus Avienus").
      17. Cameron 1995, p. 262.
      18. Cassiodorus, Variae Epistolae, i. 23.
      19. CIL 6, 1140, CIL 6, 1707, CIL 10, 1655.
      20. PLRE, vol. 1, pp. 976–978.
      21. CIL 6, 1173, CIL 6, 1174, CIL 6, 3866
      22. CIL 6, 31413, CIL 6, 31414, CIL 6, 36959, CIL 6, 36959.
      23. CIL 6, 512
      24. PLRE, vol. 1, p. 976.
      25. CIL 6, 1194, CIL 6, 1661
      26. Augustine, Epistulae 136.
      27. Gerontius, Vita Sancta Melaniae, 53–55.
      28. PLRE, vol. 2, pp. 1184–1185.
      29. Harper's Dictionary of Classical Antiquities, p. 667 ("Festus", No. 3).
      30. Harper's Dictionary of Classical Antiquities, p. 1461 ("Sextus Rufus or Rufius Festus").
      31. Brown, "Church and Leadership", p. 272.
      32. CIL 6, 32089
      33. PLRE, vol. 2, p. 655.
      34. CIL 6, 1761
      35. PLRE, vol. 2, p. 901.
      36. PLRE, vol. II, p. 492.
      37. PLRE, vol. 2, p. 809.
      38. CIL 6, 32200
      39. PLRE, vol. 2, p. 891.
      40. CIL 6, 32199, CIL 12, 133.
      41. PLRE, vol. II, p. 1017, 1018.
      42. Texts and Transmission, p. 433 ff.
      43. Liber Pontificalis, p. 57 (ed. Davis).
      44. CIL 6, 32203
      45. Cameron 1985, p. 175.
      46. PLRE, vol. II, p. 192.
      47. Procopius, De Bellis, vii. 20.
      48. Liber Pontificalis, p. 58 (ed. Davis).
      49. PLRE, vol. II, p. 281, 282.
      50. CIL 5, 8120
      51. Procopius, De Bellis, vii. 20, 26, viii. 34.

      Bibliographie

       

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