Opération militaire israélienne à Rafah de 2004

L'opération militaire israélienne à Rafah de 2004 ou opération Arc-en-ciel s'est déroulée du 18 au dans le camp de réfugiés palestiniens de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Elle a entraîné la mort de 43 Palestiniens[1]. De nombreuses demeures palestiniennes ont été démolies. L'opération militaire a fait l'objet de la résolution 1544 (en) de l'ONU appelant à l'arrêt des violences, demandant à l'Etat d'Israël « de ne pas entreprendre de démolitions de maisons contraires au droit international » et soulignant la précarité des Palestiniens privés de logement à la suite de l'attaque israélienne[2]. L'objectif déclaré d'Israël était de détruire les tunnels utilisés pour passer sous la frontière avec l'Egypte et de « capturer les activistes qui s'en servent pour la contrebande d'armes »[2].

Opération Arc-en-ciel
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte de la bande de Gaza.
Informations générales
Date 18 -
Lieu Bande de Gaza
Issue Victoire israélienne
Belligérants
Drapeau d’Israël Israël Hamas
Jihad islamique palestinien
Drapeau de la Palestine Comités de résistance populaire
Commandants
Drapeau d’Israël Brigadier-Général Shmuel Zakkai Inconnu
Pertes
Aucune 41 combattants tués
12 civils tués

Conflit israélo-arabe

Batailles

Israël et pays arabes (depuis 1948)

Massacres

Cette opération prend place dans la Seconde intifada de 2000-2004[2]. Elle a été menée après la mort de 11 soldats israéliens dans des attaques palestiniennes[3].

Israël appelle cette intervention « Opération Arc-en-ciel ».

Raisons de l'intervention militaire

L'objectif déclaré d'Israël était de détruire les tunnels utilisés pour passer sous la frontière avec l'Egypte et de « capturer les activistes qui s'en servent pour la contrebande d'armes »[2].

L'intervention faisait suite à des bombardements répétés de villages israéliens avec des roquettes Qassam et répondait à deux attaques palestiniennes ayant entraîné la mort de onze soldats israéliens les 11 et 12 mai avec la destruction de transports de troupes blindés[4], suivi de la mort de vingt-deux autres soldats lors d'opérations pour récupérer les corps des premiers[5].

Déroulement

L'opération a duré du 18 au 24 mai, les combats se sont principalement déroulés dans les quartiers Tel al-Sultan et al-Brazil de Rafah.

Destruction d'infrastructures et bilan matériel

Un certain nombre de maisons ont été détruites. Les chiffres divergent selon les différentes sources :

  • Selon l'armée israélienne 56 maisons ont été détruites dont 20 autour des trois tunnels découverts lors de cette opération.
  • Selon B'Tselem 183 maisons ont été détruites et une douzaine d'autres ont été partiellement détruites[6].
  • Selon l'UNRWA[7] et l'OCHA[6] 298 maisons détruites (soit 241 maisons de réfugiés et 57 de non réfugiés) pour 710 familles sans-abris.
  • Selon la Mairie de Rafah 500 maisons détruites pour 1 500 familles sans-abri[6].

Par ailleurs, les dégâts à l'infrastructure civile ont été importants selon Médecins du monde[8]. Certaines destructions comme les conduites d'eau et d'égouts ne sont pas exemptes de répercussions sanitaires. Les réseaux de téléphonique des quartiers Tall as Sultan et Al Brazil de Rafah ont été complètement détruits : ligne souterraine principale ainsi que réseau en surface. Plus de 70 % du réseau électrique a été endommagé à Tall as Sultan et Al Brazil. Une des répercussions de ces dommages a été la pénurie d'eau potable dans tout Rafah, tous les puits sont localisés dans ces deux quartiers, l'armée israélienne ayant refusé de laisser passer les techniciens pour les brancher sur générateur. Selon un rapport de Médecins du monde[8] environ 50 % des terres agricoles de la commune de Rafah ont été détruites (destructions de récoltes, arrachage de citronniers, destruction de serres, de systèmes d'irrigations, etc.)[9]

Bilan humain

Selon Médecins du monde le bilan humain à Rafah est de 61 morts et 211 blessés du 12 au 24 mai 2004[10], la majorité des décès étant dus à des éclats métalliques (62 %) ou à des balles (28 %).

L‘Opération "Arc-en-ciel" a été principalement marquée par les événements autour de la manifestation du 19 mai 2004. Ce jour-là à peu près 3 000 personnes[11] manifestaient pacifiquement pour dénoncer le siège dont étaient victimes les habitants des quartiers Al-Brazil, de Bloc O, de Yebna, de Salah Ed Din Gate, Tall as Sultan. Quatre tirs d'obus de char et un tir de missile depuis un hélicoptère sont effectués[5],[11]. Le bilan de cette journée de manifestation a été de 13 morts et 51 blessés, dont 45 % de victimes âgées de moins de 18 ans selon Médecins du monde.

Critique internationale et résolution de l'ONU

Cette opération israélienne a été critiquée internationalement entraînant notamment une critique de la part des États-Unis[12] et un vote d'une résolution aux Nations unis. À la suite des attaques visant des civils lors de la manifestation du 19 mai 2004[11] la résolution 1544 (en) de l'ONU est passée "condamnant la mort de civils palestiniens tués dans la zone de Rafah," et se montrant "Gravement préoccupé par la destruction d’habitations à laquelle s’est récemment livré Israël, puissance occupante, dans le camp de réfugiés de Rafah"[13].

Références

  1. « L'armée israélienne a terminé son opération à Rafah », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  2. Reuters, « L'ONU dénonce Israël après le carnage de Rafah », sur Le Devoir, (consulté le )
  3. (en) Onze soldats de la Brigade Golani tués dans l'attaque de leur véhicule blindé.
  4. (en) Onze soldats de la Brigade Golani tués dans l'attaque de leur véhicule blindé.
  5. analyse de The Guardian sur les causes de l'opération.
  6. rapport sur l'opération arc-en-ciel de médecins du monde p. 20
  7. rapport unrwa
  8. rapport sur l'opération arc-en-ciel de médecins du monde p. 40 et suivantes
  9. rapport unrwa p. 3
  10. rapport médecins du monde page 34 et suivantes
  11. article BBC
  12. (en) Elise Labott, « U.S. sharpens criticism of Israeli action in Gaza », sur cnn.com,
  13. résolution 1544 du conseil de Sécurité
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