Moïse Kisling

Moïse Kisling, né le à Cracovie (Pologne) et mort le à Sanary-sur-Mer (Var)[1], est un peintre français d'origine polonaise, rattaché à l'École de Paris.

Moïse Kisling
Son portrait en 1915 par Amedeo Modigliani,
Milan, collection Emilio Jesi.
Naissance
Décès
Sépulture
Surnom
Kiki
Nationalités
française (à partir de )
polonaise
Activité
Représenté par
Personne liée
Mouvement
Influencé par

Biographie

Moïse Kisling étudie à l’École des beaux-arts de Cracovie. Son professeur Józef Pankiewicz l'encourage à se rendre à Paris.

En 1910, il s'installe dans le quartier de Montmartre, puis dans celui de Montparnasse. Dès 1912, son atelier à côté du jardin du Luxembourg, rue Joseph Bara devient un lieu de rencontre très animé pour de nombreux artistes tels que Max Jacob, Jean Cocteau, Raymond Radiguet, ainsi que pour des artistes expatriés auxquels il offre fréquemment son aide[2].

Pendant la Première Guerre mondiale, il s'engage dans la Légion étrangère. En 1915, il est sérieusement blessé lors de la bataille de l'Artois, ce qui lui vaudra la citoyenneté française. Il fait construire sa maison à Sanary sur mer puis en revenant des États-Unis, il fait construire son atelier juste à côté de sa première maison ; il a deux enfants, Jean et Guy ; Jean, aviateur, a eu une fille Dominique Kisling (qui a une descendance) et Guy, industriel du béton, a deux enfants, Jean-Pierre Kisling (célibataire) et Michel Kisling (marié) qui ont conservé la propriété ; on ne leur connait pas de descendance.

Moïse Kisling est un acteur de la communauté artistique de Montparnasse. Il est l'ami d'Amedeo Modigliani qui peint plusieurs fois son portrait, notamment Portrait de Moïse Kisling en 1915 et Moïse Kisling en 1916. Il fréquente la salle Huyghens où il expose. En 1917, il se marie avec Renée Gros, fille de Jules Charles Émile Gros, commandant de la Garde républicaine[3], Max Jacob, André Salmon et Georges Gorvel sont témoins du mariage[4]. Modigliani fera le portrait de son épouse (Madame Kisling, vers 1917, Washington, National Gallery of Art)[5] et Moïse peindra de nombreux portraits de Modigliani, avant sa disparition en 1920. Il a également peint Kiki de Montparnasse a de nombreuses reprises[6].

En 1919, à la suite de son exposition à la galerie Druet, le peintre devient célèbre et se libère de ses préoccupations financières. Il participe à de nombreuses expositions à l'étranger ainsi qu'à la plupart des Salons parisiens[2].

Juif fuyant les persécutions antisémites nazies, il part se réfugier à Lisbonne[7] puis à New York durant la Seconde Guerre mondiale. En 1943, il rencontre à Los Angeles la comédienne Michèle Morgan, dont il fit alors un portrait, développant chez cette dernière un intérêt pour la peinture.

Ses nus féminins et ses portraits lui valent une grande renommée. Il a notamment résidé à Gassin, près de Saint-Tropez, où naquit l'un de ses fils[8],[9], et en Bretagne, dans la villa de Creis près du village de Plougasnou[réf. nécessaire]. Très apprécié par un large public de son vivant, le travail de Kisling est officiellement reconnu avec sa promotion au grade d'Officier de la Légion d'Honneur en 1950. Il s'éteint en 1953 à Sanary, après avoir présenté sa dernière exposition à Cagnes-sur-Mer[2]. Il est enterré à l'ancien cimetière de Sanary-sur-Mer.

Style artistique

L'ensemble de ses créations comprenne des portraits, des nus féminins, des natures mortes, et des paysages. Quand, il commence la peinture, il est imprégné de l'influence de Paul Cézanne et du cubisme. Par la suite, il a un intérêt profond pour la peinture classique italienne et flamande. Progressivement, ses peintures s'inscrivent dans le retour à la figuration des années 20[2].

Loin de se laisser enfermer dans un quelconque dogme, Kisling puise son inspiration dans une diversité artistique : Derain, Modigliani, voire Matisse, Renoir, ou encore Ingres. Cette variété d'influences se concentre toutefois en une « nouvelle volonté expressive », propre à Kisling, selon Itzhak Golberg[2].

Œuvres dans les collections publiques

Aux États-Unis
En France
En Suisse
  • Genève, Petit Palais :
    • Nu assis, 1927, huile sur toile ;
    • Jean Cocteau, 1916, huile sur toile ;
    • Marseille l'hôtel de ville , 1940 , huile sur toile[23] ;
    • Autoportrait , 1944, huile sur toile ;
    • Les Enfants de Jacques, huile sur toile.
À Taïwan

Expositions

Notes et références

  1. Kisling, Marseille, Imprimerie municipale de Marseille,
  2. Yvan MARCOU, « KISLING », sur Image Plus - Agence de photo-journalisme - Photothèque. (consulté le )
  3. Voir son dossier dans la base Léonore
  4. Archives de Paris 5e arrondissement, acte no 619, mariage de 1917 (vue 6/31).
  5. « Madame Kisling », notice sur nga.gov.
  6. Dont : Kiki de Montparnasse, 1924, huile sur toile, 114 × 79 cm, Taïnan, Chimei Museum (notice en ligne).
  7. Lettre de Kisling à son Carlo Rim datant d'octobre 1940, in Carlo Rim, Le grenier d'Arlequin, journal 1916-1940, Éditions Denoël, 1981, p. 323.
  8. Moïse Kisling, Joseph Kessel, Jean Kisling et Barnett D. Conlan, Kisling, New york, H.N. Abrams, (lire en ligne).
  9. Peirugues, Colette., Gassin au fil du temps, Millau/Gassin, Ville de Gassin, , 188 p. (ISBN 2-9508428-0-1, OCLC 41650825, lire en ligne).
  10. Portait d'enfant, notice harvardartmuseums.org.
  11. Autoportrait, notice harvardartmuseums.org.
  12. Garçon en bleu, notice metmuseum.org.
  13. André Derain, notice metmuseum.org.
  14. Portrait d'Abraham Walkowitz, notice brooklynmuseum.org.
  15. Central Park, New York City, notice philamuseum.org.
  16. Paysage (Femme à la jarre), notice philamuseum.org.
  17. Paysage de Saint-Tropez, notice centrepompidou.fr.
  18. Femme au châle polonais, notice centrepompidou.fr.
  19. Nature morte aux fruits, notice centrepompidou.fr.
  20. Nu au canapé rouge, notice mam.paris.fr.
  21. Portrait de Madame A., notice mam.paris.fr.
  22. Bouquet de mimosas, notice mam.paris.fr.
  23. Marielle Latour et Jean Boissieu, Marseille et les peintres , éditions Jeanne Laffitte, 1990.
  24. Kiki de Montparnasse, notice chimeimuseum.org.
  25. Collectif, Double je Jacques Henri Lartigue, peintre et photographe, 1915-1939, Somogy éditions d'art, musée d'art et d'histoire Louis-Senlecq, 2010, p.128 (ISBN 978-2-7572-0347-7).
  26. L'affiche de l'exposition est conservée à L'Isle-Adam au musée d'art et d'histoire Louis-Senlecq.
  27. (ja) « キスリング展 エコール・ド・パリの夢 », sur キスリング展 エコール・ド・パリの夢 (consulté le )

Annexes

Bibliographie

Liens externes

  • icône décorative Portail de la Pologne
  • icône décorative Portail de la France
  • icône décorative Portail de l’histoire de l’art
  • icône décorative Portail de la peinture
  • icône décorative Portail de la culture juive et du judaïsme
  • icône décorative Portail de la Première Guerre mondiale
  • icône décorative Portail du XXe siècle
  • icône décorative Portail de Cracovie
  • icône décorative Portail de Paris
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons – Attribution – Partage à l’identique. Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.