Madison Grant
Madison Grant ( – ) est un avocat américain, connu principalement pour son travail comme eugéniste et conservateur naturaliste. En tant qu'eugéniste, Grant est l'auteur de certains des travaux scientifiques racialistes les plus connus, et il joue un rôle dans le renforcement des restrictions législatives sur l'immigration et la politique de stérilisation aux États-Unis. Comme conservateur, Grant est connu pour avoir sauvé de nombreuses espèces animales, fondé plusieurs organisations environnementales et philanthropiques, et développé considérablement les sciences environnementales et de protection de la nature.

Vice-président (d) Immigration Restriction League (en) | |
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Secrétaire général Wildlife Conservation Society |
Naissance | |
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Décès |
(à 71 ans) New York |
Sépulture |
Cimetière de Sleepy Hollow (en) |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Avocat, zoologiste, eugéniste, conservationniste, historien, anthropologue, théoricien racial, écologue |
Père |
Gabriel Grant (en) |
Membre de |
Wildlife Conservation Society American Eugenics Society (en) Immigration Restriction League (en) |
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Mouvements |
The Passing of the Great Race (d) |
Biographie
Grant est né à New York, dans l’État de New York. Son père Gabriel Grant est un médecin réputé, ancien chirurgien de la guerre de Sécession. Sa mère s'appelle Caroline Manice. Grant vit très longtemps à New York. Enfant, il fréquenta des écoles privées et voyage en Europe, et au Moyen-Orient avec son père. Il entra à l’université Yale, et fut diplômé jeune avec les honneurs en 1887. Il reçut un diplôme de droit de la faculté de Columbia et commença une carrière d'avocat.
Cependant, ses centres d’intérêts étaient plutôt ceux d’un naturaliste : on lui doit d'avoir sauvé plusieurs espèces menacées d'extinction[1], comme le Bison d'Amérique, et d'avoir milité pour l'adoption de la première réglementation de la chasse au cerf pour l’État de New York, réglementation qui a progressivement fait école dans toute la fédération américaine[2]. Aux côtés de Frederick Russell Burnham, John C. Merriam et Henry Fairfield Osborn, il a fondé en 1918 la Ligue de sauvegarde des séquoias (Save the Redwoods League) et créé les parcs nationaux de Glacier (Montana) et de Denali (Alaska).
Convaincu que la pérennité de la chasse était indissociable d'une pratique eugéniste, Grant a milité pour la réglementer et établir des réserves de gibier[1]. Il a participé à la fondation du Zoo du Bronx, à la coulée verte du Bronx.
Il ne s'est jamais marié et n’a pas eu d’enfant. Il s'est lancé avec son frère Forest Grant dans la carrière politique en 1894, en militant pour l'élection de William Strong à la mairie de New York.
Le Déclin de la grande race
Dans un livre célèbre : Le Déclin de la grande race ou les bases raciales de l'histoire européenne (The passing of the Great Race, 1916), il oppose les Nordiques (Anglais, Scandinaves, Allemands ou « nobles Russes », censés descendre des Varègues), incarnant « l'homme blanc par excellence », aux races alpine et méditerranéenne, comprenant globalement les Italiens, les Espagnols, une partie des Autrichiens et des Allemands, une partie des Français, les peuples balkaniques, etc... qui souffriraient de « métissages » divers avec les « peuples négroïdes », contrairement à la race nordique : « Le Nordique est dominateur, individualiste, confiant en lui-même et jaloux de sa liberté politique et religieuse. Il s'ensuit qu'il est généralement protestant. »
Si les théories racialistes étaient largement enseignées dans les années 1920 dans la plupart des universités européennes et américaines, les scientifiques estimaient que l'éducation et la christianisation apportaient une évolution positive donnant par ailleurs une justification à la colonisation. Grant, lui, prétendait que les races sont fixes et régissent de manière intangible les capacités et le comportement de leurs membres. Il accuse la démocratie et le sentimentalisme chrétien d'affaiblir la race blanche[4].
Les idées racialistes de Grant sur les Indo-Européens ont fortement influencé les dirigeants nazis Alfred Rosenberg et Adolf Hitler[5], qui appartenaient pourtant, selon les critères raciaux de Grant, à la « race alpine ». Le livre figurait en bonne place dans la bibliothèque personnelle d'Adolf Hitler qui a écrit personnellement à Grant pour le remercier d’avoir écrit ce livre qu’il appelait « ma Bible[6] ».
Publications

- The Caribou. New York: Office of the New York Zoological Society, 1902.
- "Moose." New York: Report of the Forest, Fish, Game Commission, 1903.
- The Origin and Relationship of the Large Mammals of North America. New York: Office of the New York Zoological Society, 1904.
- The Rocky Mountain Goat. Office of the New York Zoological Society, 1905.
- (en) The Passing of the Great Race, 1916 (publié en français en 1926 chez Payot sous le titre de Le Déclin de la grande race et préfacé par Georges Vacher de Lapouge), réédité aux Éditions de L'Homme Libre, 2002.
- Saving the Redwoods; an Account of the Movement During 1919 to Preserve the Redwoods of California. New York: Zoological Society, 1919[7].
- Early History of Glacier National Park, Montana. Washington: Govt. print. off., 1919.
- The Conquest of a Continent; or, The Expansion of Races in America, Charles Scribner's Sons, 1933.
Voir aussi
Notes et références
- (en) Jonathan Spiro, Defending the Master Race: Conservation, Eugenics, and the Legacy of Madison Grant, University Press of New England, (ISBN 978-1-58465-810-8), p. 67, 136
- (en) Thomas C. Leonard, Illiberal Reformers: Race, Eugenics, and American Economics in the Progressive Era., Princeton University Press, , p. 116.
- (en) Ian Frazier, « When W. E. B. Du Bois Made a Laughingstock of a White Supremacist », The New Yorker, (ISSN 0028-792X) « When W. E. B. Du Bois Made a Laughingstock of a White Supremacist », sur newyorker.com (version du sur Internet Archive)
- Jean-Louis Vullierme, Le maître à penser d'Hitler : Madison Grant dans Historia d'avril 2015, n°820 pp. 25-30
- Timothy W Ryback, Dans la bibliothèque privée d’Hitler : les livres qui ont modelé sa vie, trad. Gilles Morris-Dumoulin, Paris, Cherche Midi, 2009, 415 p., (ISBN 978-2-74911-342-5).
- (en) Stefan Kühl, Nazi Connection : Eugenics, American Racism, and German National Socialism, New York, Oxford University Press, 2002, 166 p., (ISBN 978-0-19508-260-9), p. 85.
- Reprinted in The National Geographic, Vol. XXXVII, January/June, 1920.
Liens externes
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