Kastell Lostmarc'h

Kastell Lostmarc'h est un site archéologique de type éperon barré datant de l'Âge du fer, situé sur la pointe de Lostmarc'h en Crozon, dans le département du Finistère, en Bretagne, en France.

Kastell Lostmarc'h
Eperon barré de Lostmarc'h
Image illustrative de l’article Kastell Lostmarc'h
Vue d'ensemble du site
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Finistère
Commune Crozon
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1980)
Coordonnées 48° 12′ 47″ nord, 4° 33′ 24″ ouest
Superficie 0,7 ha
Géolocalisation sur la carte : Finistère
(Voir situation sur carte : Finistère)
Kastell Lostmarc'h
Kastell Lostmarc'h
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
(Voir situation sur carte : Bretagne)
Kastell Lostmarc'h
Kastell Lostmarc'h
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Kastell Lostmarc'h
Kastell Lostmarc'h
Histoire
Époque Âge du fer

Toponymie

Attestations anciennes[1].


  • Los(t)march en 1694 ;
  • Losmarch en 1815 ;
  • Lost Marc'h en 1850 ;
  • Lost Marc'h en 1872.

Le toponyme breton Kastell désigne le château évoqué par l'éperon barré. Lostmarc'h signifie littéralement la queue de cheval, en référence aux rochers de l'extrémité de la pointe. Le cheval dans la culture bretonne est à rapprocher de la divinité marine de Poséidon qui apparaît sous la forme d'un cheval et trahit l'archétype indo-européen de l'opposition entre les eaux et un héros qui vainc leur résistance[2].

Historique

Le site est mentionné pour la première fois en 1876 par René-François Le Men comme oppidum. Il correspond à « un gisement ferrifère relativement riche »[3] et comprend les vestiges de dolmens et d'un poste de gardes-côtes daté du XVIIe siècle. Le site est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 27 mars 1980[4].

Description

L'éperon barré est situé en contrebas d'une forte pente à l'extrémité de la pointe de Lostmarc'h. Il est fortifié par une double ligne de remparts en terre, de 2 à 3 m de hauteur, et deux fossés demeurés en bon état et encore très bien visibles. Selon Pierre-Roland Giot, des tessons de céramique datés de l'Âge du fer ont été trouvés en surface près des retranchements.

Géosite de la réserve naturelle géologique de la presqu'île de Crozon

La pointe est intégrée au réseau des 27 géosites de la réserve naturelle géologique de la presqu'île de Crozon classée en 2013[5]. On peut y observer des faciès liés, dans l'Ordovicien supérieur, au volcanisme sous-marin daté de 448 millions d’années avant notre ère[6] : pillow lavas et brèches volcaniques litées et granoclassées[7].

« L'érosion différentielle marine accentue le contraste entre les formations volcaniques, disposées ici en bancs parallèles avec un pendage de 75°N. Les coulées de basalte et les brèches très résistantes donnent deux minces murailles déchiquetées qui s'avancent parallèlement et profondément dans les flots, avec falaises verticales, formant les branches de la queue de cheval (Lostmac'h), de la presqu'île tourmentée, haute d'une trentaine de mètre, large d'autant à sa base et longue de 150 mètres. La branche Nord, formée par des coulées à pillows-lavas emballées dans un carbonate de calcium blanc, est bordée sur sa face septentrionale par un tuf, brèche formée par des fragments noirâtres de laves, morceaux de coulées et de pillows éclatés sous l'eau, remaniés, classés par la mer ordovicienne en éléments de quelques millimètres à plusieurs centimètres ; le tout emballé dans un ciment calcaire blanc. Certains tufs, attaqués par la mer sont en retrait par rapport aux coulées. On distingue des tufs qui correspondent à des laves qui se sont mises en place dans des sédiments calcaires meubles du fond sous marin et des tufs fossilifères qui proviennent du remaniement sous l'eau du matériel pyroclastique et qui contiennent des calcaires blancs fossilifères. A ces tufs sont associés des minerais de fer d'origine volcanique transformés en surface en limonite[8] ».

Notes et références

  1. « Résultats concernant « Lostmarc'h» », sur la base KerOfis, Office public de la langue bretonne (consulté le ).
  2. Livret-guide de l'excursion. Bretagne, Union internationale des sciences préhistoriques et protohistoriques, , p. 91.
  3. Maguer 1996.
  4. « Ensemble formé par l'oppidum et les dolmens de la pointe de Lostmarc'h, ou Kastell Lostmarc'h, éperon barré de Lostmarc'h », notice no PA00089901, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  5. « Classement des sites d'intérêt géologique de la presqu'île de Crozon en réserve naturelle régionale », sur Dréal Bretagne,
  6. Carte géologique simplifiée de la presqu'île de Crozon, Geopark Armorique
  7. Alexandre Aubray, Pierre Thomas, Damien Mollex, François Avisseau, Bertrand Lefebvre, « Les pillows-lavas et brèches volcaniques de la pointe de Lostmarc'h (Presqu'île de Crozon, Finistère) », sur ens-lyon.fr, .
  8. Jacques Garreau, « Inventaire des reliefs d'origine volcanique en Bretagne occidentale et septentrionale », Norois, vol. 77, no 1, , p. 16.

Annexes

Bibliographie

  • René-François Le Men, « Statistique monumentale du Finistère (époque celtique) », Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, vol. 4, , p. 98 (lire en ligne)
  • Patrick Maguer, « Les enceintes fortifiées de l'Age du Fer dans le Finistère », Revue archéologique de l'ouest, vol. 13, , p. 116 (DOI https://doi.org/10.3406/rao.1996.1043, lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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