Évariste Galois
Évariste Galois, né le à Bourg-la-Reine et mort le à Paris, est un mathématicien français.

Naissance |
Bourg-la-Reine (France) |
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Décès |
(à 20 ans) Paris (France) |
Nationalité |
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Résidence | France |
Domaines | Mathématicien |
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Formation | École préparatoire |
Renommé pour | Théorie de Galois, corps de Galois |
Compléments
Républicain engagé

Il a entre autres laissé son nom à la Théorie de Galois, qui étudie la résolubilité des équations algébriques à partir des groupes de permutations de leurs racines et qui est considérée comme un ingrédient important dans le point de vue structural des mathématiques modernes. Il a aussi contribué à l'élaboration des « corps de Galois », autre nom des corps finis, qui jouent par exemple un rôle essentiel en cryptographie.
Son militantisme républicain lui vaut d'être emprisonné plusieurs mois, juste avant qu'un duel ne lui coûte la vie. Ses démêlés avec les autorités, tant scientifiques que politiques, les zones d'ombre entourant sa mort prématurée, contrastant avec l'importance désormais reconnue de ses travaux, ont contribué à en faire l'incarnation même du génie malheureux.
Biographie
Origines familiales et enfance

Évariste Galois naît le , à Bourg-la-Reine[Dup 2],[2], le second d'une famille qui comprendra trois enfants[3],[alpha 1]. Sa famille appartient à la bourgeoisie modeste et lettrée[Dup 3]. Son père, Nicolas-Gabriel Galois (1775-1829), dirige un pensionnat pour jeunes gens rattaché à l'Université impériale[Dup 2]. Il a hérité l'institution de son propre père qui l'a créée avant la Révolution mais que cette dernière a favorisée[Dup 2]. Nicolas-Gabriel Galois devient maire de Bourg-la-Reine lors des Cent-Jours, puis il est maintenu dans son poste lors de la seconde Restauration (et le restera jusqu'à son suicide en 1829)[Dup 3]. Tout ceci le classerait plutôt parmi les bonapartistes modérés[6]. Sa mère, Adélaïde-Marie Demante (1788-1872), fille d'un Président du Tribunal de Louviers, sœur d'Antoine-Marie Demante, est issue d'une famille de juristes[Dup 4], qui est probablement plutôt légitimiste[7]. Elle a reçu de son père une solide éducation classique et religieuse[Dup 3].
C'est elle qui s'occupe de son éducation jusqu'à ses 12 ans[Dup 4]. Certainement en plus d'une éducation religieuse lui enseigne-t-elle le français, le latin et le grec, selon un usage courant de l'époque[6].
À une date non précisée, au plus tard en 1823, son père doit quitter Bourg-la-Reine[réf. nécessaire] face à l'hostilité des ultras, si bien que la famille s'installe à Paris, dans un appartement rue Jean-de-Beauvais[8], derrière le collège royal Louis-le-Grand.
Collège Louis-le-Grand

Débuts
Évariste est scolarisé en quatrième comme interne au Collège royal Louis-le-Grand l'année scolaire 1823-1824[Dup 5],[alpha 2]. La discipline y est sévère[9]. La scolarité est alors centrée sur les humanités classiques, au premier chef le latin[10]. En quatrième et troisième Il s'avère excellent élève, obtient des prix et des accessits au collège en latin et en grec et un accessit de version grecque au concours général[Dup 6],[10].
Mais ses résultats se dégradent en seconde (1825-1826)[Dup 6]. Le proviseur, qui ne l'estime pas assez mûr, propose un redoublement[alpha 3], manifestement refusé un premier temps par la famille puisqu'Évariste fait la rentrée 1826 en classe de rhétorique[Dup 7],[11] (correspondant chronologiquement à notre classe de première). Il est cependant rétrogradé en seconde à la fin du premier trimestre[Dup 7].
Rencontre avec les mathématiques
Les enseignements ne sont cependant pas tout à fait les mêmes que ceux de l'année précédente : une réforme de la scolarité dans les collèges royaux, mise en place à la rentrée 1826, a introduit en classe de seconde un enseignement de mathématiques (arithmétique et géométrie plane) en plus des disciplines classiques[11].
Découvrant les mathématiques, Galois assimile avec une facilité déconcertante les Éléments de géométrie de Legendre[alpha 4]. Dès lors, il ne fournit plus aucun effort dans les autres matières[alpha 5],[alpha 6]. Cela ne l'empêche pas d'y obtenir sans peine de bons résultats : second prix en version grecque, accessits dans toutes les autres matières et accessit au concours général de version grecque[Dup 7]. « Jamais il ne sait mal une leçon : ou il ne l'a pas apprise du tout ou il la sait bien[alpha 5]. » Cette facilité le pousse à bâcler les sujets qui ne l'intéressent pas[alpha 7].
Ses professeurs mesurent bien qu'Evariste Galois est « tout à fait hors de ligne[alpha 5] » mais qu'ils sont face à une « bizarrerie[alpha 5] ». Négligeant leurs enseignements et leurs manuels, Évariste Galois consacre sa seconde à assimiler le traité d'algèbre[12] et celui d'analyse[13] ainsi que son supplément[14] de Lagrange[15], si bien que dans l'année même (en mai ou juin 1827), il ajoute à ses prix scolaires le titre de lauréat du concours général de mathématiques[Dup 8].
L'année scolaire 1827-1828 amplifie la tendance. Il travaille peu en classe de première, réservant tout son zèle à sa seconde année de mathématiques préparatoire. C'est dès cette époque qu'il commence à s'intéresser aux équations résolubles par radicaux[16], commettant initialement la même erreur qu'Abel sur la résolubilité de l'équation de degré cinq[Dup 12],[17]. L'étude du polynôme cyclotomique ou « théorie de la division du cercle » menée par Gauss dans ses Recherches arithmétiques le confronte aux limites des calculs classiques enseignées par un Legendre ou un Lagrange. Ces calculs des solutions se complexifient à mesure que le degré de l'équation croît.
Très vite, Galois aborde ainsi le problème posé par Ruffini, qui est de déterminer ce qui caractérise une équation soluble par radicaux, c'est-à-dire par un nombre fini d'opérations simples.
Le conseil de classe, dominé par les professeurs de lettres, se plaint dans son relevé de notes : « C'est la fureur des mathématiques qui le domine ; aussi je pense qu'il vaudrait mieux pour lui que ses parents consentent à ce qu'il ne s'occupe que de cette étude ; il perd son temps ici et n'y fait que tourmenter ses maîtres[alpha 6] ». Pour autant, son professeur de mathématiques, s'il lui reconnaît des dispositions, lui reproche un manque de méthode[alpha 6]. Par ailleurs, l'élève Galois a entrepris de préparer solitairement le concours de l'École polytechnique[Dup 12]. Il est refusé pour la session de l'été 1828[Dup 12].
Second échec à Polytechnique
À la rentrée 1828, Louis Paul Émile Richard, qui dirige la classe préparatoire de mathématiques spéciales de Louis-le-Grand et deviendra le professeur de Charles Hermite[alpha 8], y admet Galois, bien que celui-ci n'ait pas obtenu son baccalauréat et n'ait pas suivi les cours de la classe de mathématiques élémentaires[Dup 12], pour le préparer au concours d'entrée à Polytechnique. Richard, disciple de Michel Chasles promoteur de la géométrie synthétique[Dup 13], doit lui-même expliciter pour le reste de la classe les solutions élégantes que son élève qui « a une supériorité marquée[alpha 9] » donne aux questions posées en classe[16],[Dup 13]. En revanche, travaillant de tête, Galois est embarrassé quand il doit développer au tableau une démonstration imposée[Dup 15].
Dans la classe de Richard, sans négliger les cours de mathématiques[19], il se consacre à ses recherches propres, publiant en [19], dans les Annales de Gergonne, une « Démonstration d'un théorème sur les fractions continues[20] ».
En , il soumet à Cauchy, rapporteur à l'Académie des sciences, la première ébauche de son travail sur les équations résolubles. Le contenu de ce premier mémoire, intitulé Recherche sur les équations algébriques de degré premier[21], ainsi que le commentaire de Cauchy, ont été hélas perdus[22].
Classé cinquième[Dup 13] au concours général de mathématiques 1829, Galois se présente de nouveau au concours d'entrée à l'École polytechnique, où le cours de mathématiques est assuré par le même congrégationniste Cauchy.
Le , son père, maire libéral de Bourg-la-Reine qui est l'objet d'attaques des ultraroyalistes de sa commune et d'écrits anonymes, se suicide. Cet événement, qui ne peut être sans incidence sur lui, précède de deux semaines le second échec de Galois au concours[23],[alpha 10].
Succès à l'École préparatoire (fin 1829)
Indécis quant au choix de sa carrière mais nullement dépité[alpha 11], Galois — inscrit avant son échec à Polytechnique — se présente en au concours de l'École préparatoire, établissement qui forme les professeurs des collèges royaux et prépare depuis 1821 au concours de l'agrégation de l'enseignement secondaire[alpha 12],[alpha 13]. Pour Galois, intégrer l'École préparatoire, qui rémunère ses étudiants, assurerait un revenu à sa mère devenue veuve[27]. Classé second, il est admissible, mais il lui manque le baccalauréat pour être admis. Le , il obtient de justesse[Dup 16] les baccalauréats ès lettres et ès sciences.
Le , il peut signer, malgré un avis défavorable en physique[alpha 14], son engagement décennal avec l'Université[Dup 15]. L'École préparatoire est installée dans le collège du Plessis, annexe de Louis-le-Grand, dont elle a le proviseur pour directeur[Dup 17]. Elle a son propre directeur des études, Joseph-Daniel Guigniaut[Dup 17].
Au sein de l'école, il se signale par son mépris envers les professeurs et son peu de régularité aux cours[Dup 18]. Il se lie d'amitié avec Auguste Chevalier, frère de Michel Chevalier, de deux ans son aîné, et dont c'est la dernière année à l'École préparatoire. Cette amitié perdurera jusqu'à sa mort malgré les voies divergentes prises par les deux hommes — Auguste Chevalier est attiré par le saint-simonisme alors qu'Évariste est davantage intéressé par l'action révolutionnaire[Dup 19].
Échec pour le Prix de l'Académie des sciences (1830)

Dès , Galois, ayant pris connaissance des travaux d'Abel, découvre que celui-ci est arrivé à des conclusions similaires à celles mentionnées par certains points de son premier mémoire[28]. Probablement sur les conseils de Cauchy[alpha 15], il dépose à l'Académie, en un Mémoire sur les conditions de résolubilité des équations par radicaux en vue de concourir au grand prix de mathématiques de [29]. Une « Analyse d'un mémoire sur la résolution algébrique des équations »[30], petite note destinée à présenter ce mémoire est publiée en , dans le Bulletin général et universel des annonces et des nouvelles scientifiques du baron de Férussac[31].
En , paraissent, toujours dans le Bulletin de Férussac, deux autres travaux de Galois, une « Note sur la résolution des équations numériques »[32] améliorant un résultat de Legendre sur la recherche de solutions approchées d'une équation, et un travail plus important sur les équations modulaires, « Sur la théorie des nombres »[33], article qui annonce en introduction faire « partie des recherches de monsieur Galois sur la théorie des permutations et des équations algébriques »,[alpha 16].
Le [35], le Grand prix de mathématiques de l'Institut de France est attribué à Niels Abel, à titre posthume, et à Charles Jacobi, deux mathématiciens pour lesquels Évariste Galois avait lui-même la plus grande admiration. S’étonnant que son travail ne soit pas cité, Galois apprend qu'après la mort de Fourier, qui était chargé de l'examiner le précédent, son mémoire n’a pas été retrouvé dans les papiers de celui-ci et est considéré comme perdu[36].
La perte de ce mémoire et du précédent, ainsi que ses deux échecs à Polytechnique, sont pour Galois une grande déception[37]. Il en éprouve une indignation et une amertume qu'il exprime par exemple dans son projet de préface de mémoire de 1831[alpha 17], allant même jusqu'à accuser le système de condamner le génie au profit de la médiocrité[Dup 18],[alpha 18].
Révolution de Juillet

Fin , les étudiants de l'Association des Patriotes sont au premier plan dans le déclenchement des Trois Glorieuses. Parmi eux figurent nombre de polytechniciens ou, tel le saint-simonien Hippolyte Carnot[41], de proches de ceux-ci que réunit l'Association polytechnique créée à cette occasion et à laquelle adhèrera Sadi Carnot dès le [42]. À l'École préparatoire, le directeur des études Joseph-Daniel Guigniaut demande à ceux qui veulent rejoindre leurs aînés dans les combats de rue, de reporter au lendemain leur décision ; puis il fait verrouiller les issues du collège du Plessis[Dup 20]. Le , il déclare par voie de presse remettre ses élèves à la disposition du nouveau régime[Dup 21]. À la suite de cette déclaration habile, il est nommé directeur de l'établissement, qui devient autonome sous le nom d'École normale. Galois, qui souhaitait participer aux combats, éprouve désormais une rancune tenace envers le directeur des études[Dup 20].
Dès l'été 1830, Galois affiche ses convictions républicaines[Dup 19] et fréquente la Société des amis du peuple[Dup 19]. Cette association, née des événements du est opposée à la royauté[43] et regroupe des avocats, marchands, médecins, étudiants — mais peu d'ouvriers[44]. Dissoute le , elle renaît dans la clandestinité[44]. L'adhésion de Galois y est officielle le [45]. Il se lie d'amitié avec Napoléon Lebon et Vincent Delaunay[alpha 20]. Il s'enrôle également dans la Garde nationale[Dup 23] qui, reconstituée à l'issue des Trois Glorieuses, est à nouveau dissoute fin .
À la rentrée, Guigniaut repousse les demandes des élèves de porter l'uniforme comme les polytechniciens, d'avoir des armes et de « s'exercer aux manœuvres militaires, afin de pouvoir défendre le territoire, en cas de besoin[Dup 24] »[Dup 25]. Sans leur avis et au mépris des engagements contractuels, la scolarité est allongée à trois années[Dup 25].
La révolte et l'amertume de Galois s'intensifient quand il s'aperçoit que, sous la direction de François Arago, les polytechniciens sont en train de décider du règlement de leur école. Son comportement conduit Guigniaut à le consigner indéfiniment[Dup 26].
Renvoi de l'École normale ()
Le , la Gazette des Écoles, dirigée par Antoine Guillard, agrégé de mathématiques au collège Louis-le-Grand et rival de Guigniaut, publie un texte anonyme[alpha 21] dont l'auteur s'avère être Galois[alpha 22]. Cette lettre met en cause l'engagement libéral, c'est-à-dire la fidélité au nouveau régime, du directeur de l'École normale. Puis le , toujours dans la Gazette des Écoles, dans une violente diatribe — le rédacteur indique : « En publiant cette lettre, dont nous supprimons la signature » —, il indique désormais ne plus dénommer le « Directeur musqué de l'École normale » ainsi[Dup 11]. Celui-ci riposte le en renvoyant Évariste Galois[Dup 29]. Son expulsion provoque un émoi certain, relayé par les républicains jusqu'au sein du gouvernement[Dup 23]. Évariste Galois se croit soutenu par les élèves de son école, mais la suite montre qu'il se trompe[Dup 30].
Galois ne reste pas inactif. Outre son activité au sein de la Société des amis du peuple[Dup 23], il publie le , dans la Gazette des Écoles une « Lettre sur l'enseignement des sciences, reprochant au système d'enseigner aux élèves à reproduire un savoir plutôt que de les former à réfléchir, et regrettant que le système des concours les conduise à chercher à satisfaire les lubies de chaque examinateur plutôt que de produire des mathématiques[47].
Le , le ministère entérine provisoirement la situation créée par le directeur, tout en assurant à Évariste Galois, mis à pied, le maintien de son statut de fonctionnaire, mais sans traitement, en l'attente d'une destination définitive. Ainsi sa mère renonce à se loger et doit « se placer dame de compagnie »[48].
Cours public (-)

Sur la demande de Siméon Denis Poisson, il rédige une nouvelle version de son Mémoire. Poisson le présente, le , à l'Académie[Dup 23], qui le charge de l'examiner en compagnie de Sylvestre-François Lacroix. À cette époque, Galois est connu du milieu universitaire comme un jeune homme prometteur au caractère difficile[alpha 23].
Ayant obtenu sa licence en , « dès le jeudi , il ouvr[e] chez Caillot, libraire, rue de Sorbonne no 5, un cours public [hebdomadaire] d'Algèbre supérieure[Dup 23] ». Son intention, annoncée dans la Gazette des Écoles, est d'exposer des « théories dont quelques-unes sont neuves, et dont aucune n'a jamais été exposée dans les cours publics[Dup 23] ». Mais, probablement devant au plus une quarantaine d'auditeurs, « sa tentative […] n'eut qu'un très bref succès[49] »[alpha 24].
Prison

Banquet du et emprisonnement
Le , au rez-de-jardin du restaurant Vendanges de Bourgogne, faubourg du Temple, Évariste Galois participe avec deux cents donateurs[51] à un banquet organisé à l'occasion de l'acquittement de dix-neuf républicains[52]. En effet, cinq mois plus tôt, ont eu lieu les émeutes du au . Le gouvernement fit arrêter dix-neuf républicains, dont Ulysse Trélat, Joseph Guinard, Godefroi Cavaignac[53] et Pescheux d'Herbinville[54] accusés d'avoir comploté contre la sûreté de l'État[52],[alpha 25]. Le procès, qui avait eu lieu en avril, avait conduit à leur acquittement[54] et la Société des amis du peuple avait organisé pour le un banquet en leur honneur. Vers la fin du banquet, plusieurs toasts sont portés. Galois, brandissant un couteau, lève à son tour son verre et s'écrie : « À Louis-Philippe… s'il trahit[alpha 26] ! » Cet appel au meurtre provoque le départ de quelques participants dont Alexandre Dumas, présent sur les lieux[53]. Militantisme républicain assumé ou chahut d'étudiant ?[55] Dans une lettre écrite à son ami Auguste Chevalier juste après le banquet, Galois attribue aux « fumées du vin » ce geste provocateur[56],[55].
Le lendemain, Galois est arrêté chez sa mère pour incitation au régicide et emprisonné en préventive à Sainte-Pélagie[57]. Au procès qui suit, Galois affirme publiquement ses convictions de jeune républicain de 1830[55]. Son avocat plaide l'acquittement, arguant que la réunion était d'ordre privé, et l'obtient malgré un discours de Galois qui n'aide en rien sa défense. Galois est libéré le [58].
Le , Poisson et Lacroix rendent leur rapport sur le mémoire de Galois[alpha 27],[59]. Celui-ci est probablement rédigé par Poisson qui semble le seul à avoir lu le mémoire[60]. Le rapport est défavorable à la publication[59]. Il déplore, entre autres, le manque de clarté du mémoire[61],[alpha 28]. Ce rapport révolte Galois, et ses auteurs ont parfois été jugés sévèrement après que les travaux de Galois aient été reconnus[59]. Cependant le rapport n'est pas un refus définitif, mais se termine par un encouragement à l'auteur de développer sa théorie[59],[62],[alpha 29]. L'analyse des pratiques de l'Académie des sciences à cet époque confirme que la réponse de Poisson et Lacroix peut être vue comme un encouragement : en 1831 il n'y a aucun rapport pour plus de deux travaux déposés sur trois, le simple fait de publier un rapport défavorable, mais relativement circonstancié, est une marque d'intérêt[63].
Second emprisonnement
Le , lors de la commémoration républicaine non autorisée de la prise de la Bastille, Galois, armé et en costume de garde national, est de nouveau arrêté sur le pont Neuf en compagnie de son ami Ernest Duchâtelet[Dup 32] et incarcéré à Sainte-Pélagie. Ceci intervient un mois après sa première détention. « On n’avait rien à lui reprocher on tenait seulement à s’assurer de lui comme du plus farouche ennemi du roi[Dup 32]. » Le , il est jugé en correctionnelle pour port illégal de costume militaire et condamné à six mois de prison[Dup 33].
Durant son incarcération, il croise Gérard de Nerval[64] et côtoie François-Vincent Raspail qui raconte la vie dans le quartier des politiques. Ils y jouissent d'une relative liberté : ils organisent à leur guise des chœurs et des cérémonies au drapeau dans une cour qui leur est réservée, dorment dans des dortoirs qui ne sont pas toujours fermés. Mais Raspail y déplore l'existence d'une cantine dans laquelle l'alcool coule à flots. Galois, par deux fois, pour répondre aux défis de ses camarades, y boira jusqu'à s'en rendre malade[65].
C'est aussi Raspail qui évoque la mise au cachot de Galois lors d'une confrontation avec l'administration, sanction qui provoque une mutinerie générale des républicains révoltés par ce traitement[66].
Mais Galois n'abandonne pas son travail mathématique : il met la dernière main à son mémoire qu'il prévoit de distribuer directement aux mathématiciens de son époque[67], et se lance dans des recherches sur les fonctions elliptiques[68].
Le , le nouveau préfet de police Henri Gisquet, voulant prévenir les ravages de l'épidémie de choléra, transfère en échange de leur parole d'honneur ses prisonniers les plus fragiles, dont Galois, dans une maison de santé privée, la clinique Faultrier, rue de Lourcine[69]. Sa peine s'achève le mais il semble y prolonger son séjour[70].
Le duel (printemps 1832)

Sur la mort d'Évariste Galois, les faits avérés sont minces. On sait, d'après les lettres qu'il a écrites la veille de sa mort, qu'il va se battre en duel : « J'ai été provoqué par deux patriotes… il m'a été impossible de refuser[alpha 20] », « Je meurs victime d'une infâme coquette[Dup 35]. » Le duel a lieu le au matin, près de l'étang de la Glacière[alpha 31]. Évariste Galois est atteint d'une balle tirée à 25 pas, qui le touche de profil, à l'abdomen. Conduit à l'hôpital Cochin par un paysan, il meurt d'une péritonite le lendemain, le [71],[Dup 36], dans les bras de son frère Alfred, après avoir refusé le service d'un prêtre[Dup 37].
L'identité de « l'infâme coquette » est restée pendant longtemps inconnue mais la découverte de deux manuscrits de Galois[72], recopiant deux lettres reçues par lui, permet de reconstituer les faits. Durant son séjour à la pension Faultrier, Galois se serait épris d'une Stéphanie D., d'un amour apparemment malheureux[73]. Elle lui aurait demandé de rompre le . Selon Alberto Infantozzi, Stéphanie D. serait Stéphanie-Félicie Poterin du Motel, qui habitait dans la même rue que la pension Faultrier, et il fait le rapprochement avec un Poterin Dumotel qui y aurait été médecin interne[74],[75].
Sur l'identité de son adversaire, on cite les noms de Pescheux d'Herbinville[76],[77] ou d'Ernest Duchâtelet. Cette dernière hypothèse s'appuie sur la découverte par André Dalmas[78] du récit du duel dans un journal de Lyon, Le Précurseur, où l'adversaire de Galois est indiqué par les initiales « L. D.[79] » ; mais René Taton signale que les imprécisions de l'article du journal demandent que cette hypothèse soit validée par des études plus poussées[80], d’autant que l’amitié entre Galois et Duchâtelet est établie[81]. Olivier Courcelle expose comment les initiales L. D. peuvent être celles de Lepescheux d'Herbinville et apporte une autre preuve sous la forme d'un manuscrit versé au plus tard en 1970 à la Bibliothèque nationale de France[82]. Gabriel Demante, cousin d'Évariste Galois, parle de deux hommes respectivement fiancé et oncle de la jeune fille[Dup 38]. Quant au frère d'Évariste, Alfred, il était convaincu d'un complot politique[Dup 34], avis partagé par Leopold Infeld[83],[84].
Destin posthume

Derniers écrits
Le , veille du duel, Évariste Galois écrit une « lettre à tous les républicains[Dup 35] », une « lettre à Napoléon Lebon et à Vincent Delaunay[Dup 22] »[alpha 20], et résume l'état de ses recherches à Auguste Chevalier[alpha 32].
La lettre à Auguste Chevalier, considérée comme son testament de mathématicien, est restée célèbre : Galois lui demande instamment de « prier publiquement Jacobi ou Gauss de donner leur avis, non sur la vérité, mais sur l'importance des théorèmes[86] » qu'il a trouvés et dont il dresse le bilan, et de faire imprimer la lettre dans la Revue encyclopédique. La lettre a effectivement été publiée en [86].
En fin de « lettre à N. L… et à V. D… », il porte une épitaphe qui résume son destin personnel tout autant que celui de ses manuscrits :
« Nitens lux, horrenda procella, tenebris aeternis involuta[Dup 37]. »
— Brillant éclat, dans l'effroi de la tempête, enveloppé à jamais de ténèbres
Funérailles ()
Les funérailles d'Évariste Galois sont célébrées le à Paris au cimetière du Montparnasse. Son cercueil, porté à bras d’homme par ses amis, est déposé dans la fosse commune du cimetière[Dup 39].
Si aucun membre de sa famille n'est présent, et bien qu'éclipsées par la mort du général Lamarque survenu la veille, ces funérailles donnent lieu à un cortège de deux à trois mille personnes, sympathisants de la Société des amis du peuple et délégués des étudiants[87]. Elles se déroulent sous la haute surveillance de la police, car le préfet de police redoute une émeute, qui n'éclate que trois jours plus tard, à la suite des funérailles du général Lamarque[Dup 39].
Reconnaissance de l’œuvre

Les papiers d'Évariste Galois, rassemblés par Chevalier, aidé d'Alfred Galois, sont transmis à Joseph Liouville, professeur à Polytechnique. Le , Liouville annonce à l'Académie des sciences qu'il a trouvé dans le mémoire de Galois des résultats très intéressants concernant la théorie des équations algébriques[88]. En 1846 il publie les manuscrits de Galois dans son journal, le Journal de mathématiques pures et appliquées, ce qui leur confère immédiatement un rayonnement international[alpha 33].
Ainsi dans la seconde moitié du XIXe siècle, les travaux de Galois sont repris et prolongés par Enrico Betti, Arthur Cayley, Camille Jordan, Joseph-Alfred Serret, Richard Dedekind, Leopold Kronecker[90], James Cockle[91], Paul Bachmann et Heinrich Weber[92]. Selon Caroline Ehrhardt, la réhabilitation de Galois dans la seconde moitié du siècle provient du fait que les mathématiciens ont les outils pour le comprendre et que l'objet de ses recherches est alors à l'ordre du jour[90].
La réputation de Galois est déjà bien établie lorsque les célébrations du centenaire de l'École normale en 1895 donnent l'occasion à Sophus Lie, admis à la suite de Cauchy à l'Académie des sciences, de publier Influence de Galois sur le développement des mathématiques[93].
Apport de Galois
De l'algèbre aux mathématiques modernes
Évariste Galois a travaillé classiquement, à la fois dans la continuation et en opposition à ses maîtres, sur le domaine qui à son époque représentait l'intérêt principal des mathématiciens : la construction de solutions aux équations. Il avait bien conscience de la nécessité de libérer l'enseignement et la recherche de méthodes empiriques. La portée de ses travaux devait, pensait-il, être importante mais sa brève vie ne lui a pas permis d'essayer de dépasser ce domaine restreint.
Le problème tel qu’il se posait à son époque est celui des caractéristiques qu'une équation algébrique quelconque doit avoir pour que ses solutions puissent être calculées à partir de ses coefficients, par des opérateurs simples, comme l’addition, la multiplication, l’extraction de racines.
Cependant, il cherche à élaborer une méthode d’analyse des solutions, et de leurs relations, plutôt que de calcul explicite des solutions. Il commence par étudier la possibilité ou non d'une résolution, c’est-à-dire qu'il substitue au calcul la recherche de conditions de résolubilité.
Changement de paradigme
Parfois présenté comme inventeur du concept de « groupe formel »[réf. souhaitée][alpha 34] (mais Galois ne parle que de groupes de permutations, et n'en explicite même pas la structure), Évariste Galois a permis à ses successeurs de déduire à partir de cette découverte la théorie de Galois.
Au-delà d'un nouveau domaine des mathématiques, en découvrant la structure des équations résolubles par radicaux[alpha 35], Galois, en mettant l'accent sur les notions de symétries et invariants, et sur leur correspondance[94], a rendu pleinement opérant ce que par la suite on a désigné comme le concept de structure mathématique et qui était déjà latent dans le mémoire Sur les fonctions symétriques présenté par Augustin-Louis Cauchy à l'Académie des sciences en 1812. Cependant, Galois n'est pas allé plus loin que Cauchy dans l'explicitation du concept de structure, qui ne sera développé dans toute son ampleur qu'au vingtième siècle, par exemple par Van der Waerden dans son Moderne Algebra (de)[95]. En revanche, sa « théorie de l'ambiguïté » est toujours féconde au XXIe siècle[96],[97]. Elle a ainsi permis, par exemple, à Felix Klein d'élaborer en 1877 la théorie des revêtements puis à Alexandre Grothendieck, en 1960, de fusionner théorie de Galois et théorie des revêtements[98].
Style moderne
Dans sa préface des Écrits et mémoires mathématiques d'Évariste Galois, Jean Dieudonné est « frappé de l'allure étrangement moderne de [la] pensée[99] » d'Évariste Galois. Selon lui, « il est piquant que ses mémoires si concis soient pour nous bien plus clairs que les filandreux exposés que croyaient devoir en donner ses successeurs immédiats[99] ».
En effet, de son vivant, Galois reçut des critiques sur le manque de clarté de ses mémoires. Dans son court rapport[100], Poisson, après avoir rapproché les résultats de Galois de ceux d'Abel et interrogé la possibilité de déterminer des conditions de résolubilité des équations proposées, critiqua, plus que la rédaction du texte elle-même, la forme de raisonnement : « ses raisonnements ne sont ni assez clairs, ni assez développés pour que nous ayons pu juger de leur exactitude[101] ». Or, le sujet même développé par Galois était de démontrer que ce n'est pas parce que les résultats ne peuvent pas être donnés en extension qu'ils n'existent pas. Il précisera même que s'il fallait donner ces résultats explicitement, il ne pourrait qu'indiquer la marche à suivre, « sans vouloir charger ni moi ni personne de le faire. En un mot les calculs sont impraticables[102]. » (il faut cependant remarquer que les progrès de l’informatique et des mathématiques expérimentales ont rendu ces calculs tout à fait possibles[103]).
Successeurs de Galois
La nouvelle théorie des équations élaborée par Évariste Galois est en particulier à la base de la théorie des revêtements, qui a permis de définir algébriquement, par exemple, des objets topologiques tels que la bande de Moebius ou la bouteille de Klein. Son mémoire Sur la théorie des nombres a initié l'étude des corps finis, qui jouent un rôle essentiel en cryptographie[104].
Au-delà des diverses applications des résultats de Galois, sa démarche elle-même a initié un mouvement d'abstraction et de consolidation des mathématiques. Charles Hermite, qui eut tout comme Joseph-Alfred Serret à Polytechnique le même professeur qu'Évariste Galois, Louis-Paul-Émile Richard, et qui disposa grâce à ce dernier des copies de son prédécesseur, fut le premier à exploiter, à partir de 1846, les résultats de celui-ci sur les fonctions elliptiques, mais dans un sens bien à lui, celui de l'unification de l'algèbre et de l'analyse, et non dans celui de la future théorie de Galois[105]. Il appartiendra à Félix Klein, très inspiré par Galois, de poser en 1872 que les géométries sont des groupes, ouvrant ainsi la voie à une grande unification de l'algèbre et de la géométrie puis, dans l'élan d'Henri Poincaré, de l'ensemble des mathématiques autour de la notion de structure. Plus axé sur l'axiomatisation de la seule géométrie, que développeront David Hilbert et Hermann Weyl, Sophus Lie publiera à partir de 1888 le résultat de ses recherches fondées sur le constat que les transformations continues forment des groupes[106].
Les notions de groupe et de loi interne seront généralisées progressivement au-delà de la seule théorie des équations. En 1854, le théorème d'Arthur Cayley les étend aux bases d'espaces vectoriels. En 1871, Richard Dedekind, à son retour de Paris où il suit[107] avec Sophus Lie les leçons de Gaston Darboux sur la théorie de Galois élaborée par Camille Jordan[108], applique à la théorie des nombres le concept de champ de rationalité que Leopold Kronecker avait trouvé en 1870 dans la théorie des équations de Galois, et invente ainsi le concept de corps. Suivront les développements d'Heinrich Weber en 1882, William Burnside en 1897 et James Pierpont en 1900 qui se prolongent actuellement dans de fécondes recherches, menées en particulier par Vladimir Drinfeld et Laurent Lafforgue, autour des conjectures sur la correspondance de Langlands.
Parallèlement, l'algèbre de Galois elle-même sera considérablement approfondie. À partir de son exposé qu'il fit au Collège de France en 1860 des développements qu'Augustin-Louis Cauchy avait donnés aux travaux d'Évariste Galois, Camille Jordan érige en 1870 la théorie de Galois[108] en système autonome[109] qui prendra sa forme actuelle grâce aux résultats de Ludwig Sylow, Ferdinand Frobénius, Émile Picard, Ernest Vessiot[110] et Élie Cartan, puis de Claude Chevalley, André Weil, Emil Artin, Ellis Kolchin, Walter Feit, et qui continue aujourd'hui son développement à travers certains travaux d'Alexandre Grothendieck, et les recherches des équipes de John Griggs Thompson, Pierre Cartier, Jean-Pierre Serre…
Œuvre
Annales de Gergonne
- Évariste Galois, « Démonstration d’un théorème sur les fractions continues périodiques », Annales de mathématiques pures et appliquées, J. D. Gergonne, vol. XIX, no 10, , p. 294-301 (lire en ligne),
cette publication est le premier article mathématique publié par Évariste Galois, à l'âge de 17 ans. L'article, assez mineur[111], s'intéresse aux développements en fraction continue périodiques (que Galois appelle immédiatement périodiques). Une fraction continue périodique (y compris à partir d'un certain rang) est racine d'une équation du second degré à coefficients entiers (voir Fraction continue d'un irrationnel quadratique). Galois montre en particulier que quand le développement est immédiatement périodique, le nombre obtenu en divisant -1 par la fraction continue périodique dont la période est prise dans l'ordre inverse est racine de la même équation[112] ; - Évariste Galois, « Analyse transcendante : Note sur quelques points d’analyse », Annales de mathématiques pures et appliquées, Nismes, J. D. Gergonne, vol. XXI, no 6, , p. 182-184 (lire en ligne),
l'auteur est nommé Galais à la suite d'une faute d'impression[113].
Bulletin de Férussac
- Évariste Galois, « Analyse d'un mémoire sur la résolution algébrique des équations », Bulletin des sciences mathématiques, physiques et chimiques, Paris, vol. XIII, 1830a, p. 271-272 (lire en ligne),
brève analyse du mémoire déposé en février 1830 pour le grand prix de l'académie[31], mémoire perdu à la mort de Fourier[36]. Des corrections ont été apportées par Galois dans sa lettre-testament à Auguste Chevalier [31],[114]. - Évariste Galois, « Note sur la résolution des équations numériques », Bulletin des sciences mathématiques, physiques et chimiques, Paris, vol. XIII, 1830b, p. 413-414 (lire en ligne).
- Évariste Galois, « Sur la théorie des nombres », Bulletin des sciences mathématiques, physiques et chimiques, Paris, vol. XIII, 1830c, p. 428-435 (lire en ligne),
cet article est considéré aujourd'hui comme l'article fondateur de la théorie des corps finis, ou corps de Galois[115] (pour des détails voir Corps_fini#Congruences et imaginaires de Galois).
Autres
- Évariste Galois, « Lettre sur l'enseignement des sciences : Des professeurs - Des ouvrages - Des examinateurs », Gazette des écoles, no 2, (lire en ligne), reproduite dans Taton 1982, p. 16.
Mémoire académique incompris de son vivant

« Mémoire sur les conditions de résolubilité des équations par radicaux[117] ».
Un premier mémoire portant sur la théorie des équations fut soumis en à Cauchy, avant l'admission d'Évariste Galois à l'École préparatoire. Après révision, il fut soumis en à Fourier pour le grand prix de mathématique de l'Académie des sciences puis, d'après Auguste Chevalier, réécrit à la demande de Siméon Denis Poisson qui le refusa le . Datée du , c'est une troisième version, comme la préface évoquant cette incompréhension de Poisson l'explique, qui fut retrouvée par Liouville dans les archives de Galois après sa mort. Présenté à l'Académie en 1843 par Liouville, le mémoire fut enfin publié en 1846 par ses soins. Ce texte est celui où Galois jette les bases de la théorie des groupes sur lesquelles Felix Klein, Émile Picard et Sophus Lie étayeront leurs propres découvertes, et où ce dernier trouvera, comme il le déclarera en 1895, la démarche généralisante fondatrice des mathématiques modernes.
Dans ce mémoire, Évariste Galois chercha à étudier la résolubilité des équations polynomiales. Il démontra que les racines d'un polynôme scindé P s'expriment rationnellement en fonction des coefficients et d'un nombre algébrique V obtenu en sommant convenablement les racines. Le polynôme minimal de V est par définition le polynôme unitaire de plus petit degré annulant V et dont les coefficients sont des expressions rationnelles en les coefficients de P. Ses racines, nécessairement distinctes, permettent de déterminer un groupe de permutations, soit G, des racines de P. La valeur d'une fonction polynomiale évaluée en les racines de P s'exprime rationnellement en fonction des coefficients de P si et seulement si cette valeur reste inchangée en faisant agir une permutation de G. En particulier, si le groupe est trivial, les racines s'expriment rationnellement en fonction des coefficients de P.
Évariste Galois en déduit que la recherche d'une résolution par radicaux passe par la réduction du groupe associé par adjonctions successives de racines. Cette idée directrice est appliquée dans ce premier mémoire aux polynômes irréductibles de degré premier.
Il décrit ainsi une méthode générale et quasi complète par factorisation des séries de composition ou « emboîtements » de sous-groupes normaux maximaux. La complexité du calcul de série de résolvantes partielles met en évidence que la résolution des équations par fractions et opérations simples conduit en général, à la différence des méthodes d'approximation, à des calculs astronomiques hors de portée humaine.
Essai inachevé sur les fonctions elliptiques
« Mémoire sur les équations modulaires des fonctions elliptiques » est un projet de publication élaboré à la prison Sainte-Pélagie puis à la pension Faultrier et daté de . Interrompu par le duel fatal, il en reste la démonstration d'un lemme fondamental selon lequel les différentielles des intégrales sont des fonctions algébriques, des calculs jetés sur le papier, d'autant plus difficiles à mettre en ordre que Galois avait l'habitude de tout faire de tête, ainsi que les trois premiers paragraphes, soit une demi dizaine de pages qui ouvrent la recherche sur l'analyse transcendantale et préfigure l'analyse complexe moderne.
Manuscrits inédits et brouillons
- « Recherche sur les surfaces de 2e degré », [s.d.], 4 p.Invention du concept d'invariant.
- « Des équations primitives qui sont solubles par radicaux », [s.d.]
- « Comment la théorie des équations dépend de celle des permutations », .Fragment du « Mémoire sur les conditions de résolubilité des équations par radicaux », finalement écarté avec deux autres paragraphes. Il y a en outre une note à part sur le cas des équations primitives.
- « Note I sur l'intégration des équations linéaires », [s.d.], 3 p.
- « Discours préliminaire », ; Préface à la publication, finalement abandonnée, du « Mémoire sur les conditions de résolubilité des équations par radicaux ».
- « Addition au mémoire sur la résolution des équations », [s.d.], 3 p.
- « Mémoire sur la division d'une fonction elliptique de première classe », [s.d.]
- « Discussions sur les progrès de l'analyse pure », [s.d.], 3 p. Plaidoyer d'épistémologue pour l'abstraction, l'erreur et le hasard profitables, la collégialité.
- Préface à Deux mémoires d'analyses pures, .Écrit à Sainte-Pélagie pour une réédition conjointe du « Mémoire sur les conditions de résolubilité des équations par radicaux » et de l'article « Sur la théorie des nombres », c'est un manifeste pour les mathématiques du futur où Galois se montre pleinement conscient du caractère révolutionnaire de sa démarche et confiant dans les succès à venir de sa méthode de recherche. Deux feuilles à part laissent entrevoir un projet de publication plus ambitieux, comportant en outre le « Mémoire sur les équations modulaires des fonctions elliptiques » et une dissertation sur les fonctions transcendantales.
- « Notes », .Neuf phrases de réflexion sur l'homme de sciences.
- Deux notes sur Niels Abel.
Indépendance des travaux de Galois et d'Abel
Abel et Galois ont pu souvent être comparés « aussi bien dans la brièveté de leur vie que dans le genre de leur talent et l'orientation de leurs recherches[118] ». Cependant les travaux de Galois et d'Abel sont indépendants : Galois « n'avait eu qu'en partie connaissance[118] » des travaux d'Abel sur les sujets qui l'intéressaient. Ce sont à travers des fragments publiés dans le Bulletin que Galois a eu connaissance de ces travaux.
Les travaux d'Abel furent publiés dans le premier numéro du Journal de Crelle. Néanmoins, Galois dit ne pas avoir eu connaissance des travaux d'Abel lorsqu'il soumit ses premiers articles en 1829. Il ne put avoir connaissance de ces travaux qu'en octobre à travers la lecture des fragments publiés dans le Bulletin de Férussac. Des lettres posthumes d'Abel adressées à Legendre furent publiées en 1830.
Si leurs travaux se rejoignent, les deux jeunes hommes, sans doute guidés par la même intuition, partent chacun d'un problème différent. Niels Abel démontre dès 1824 le théorème sur l'irrésolubilité par radicaux des équations polynomiales de degré 5 (ou supérieur), c'est-à-dire qu'il n'y a pas de loi générale pour résoudre par radicaux une équation quintique, alors que de telles lois sont connues pour les équations polynomiales de degré au plus 4 depuis le XVIe siècle. Plus jeune de neuf ans que Niels Abel, tout aussi incompris que lui, Évariste Galois, sans avoir connaissance, sinon par bribes, des travaux de son aîné, définit des conditions pour qu'une équation possède une solution par radicaux, dont il peut déduire le théorème d'Abel, mais ces conditions peuvent aussi être utilisées pour certaines équations quintiques résolubles par radicaux, comme x5+x+1 = 0. Le théorème d'Abel est antérieur, mais les résultats de Galois ont une portée plus générale.
Correspondance
- À son oncle Antoine Demante, .Sur son hésitation à choisir une carrière.
- Au rédacteur de la Gazette des écoles, .Droit de réponse aux attaques du directeur des études à Ecole normale, Joseph Daniel Guigniault.
- « À mes camarades », .Parue dans la Gazette des écoles.
- Au président de l'Académie des sciences de Paris, . Inquiétudes sur la seconde disparition de son Mémoire sur les conditions de résolubilité des équations par radicaux.
- À Auguste Chevalier, .L'informant de son emprisonnement.
- À sa tante Céleste Marie Guinard, .De Sainte Pélagie.
- À Auguste Chevalier, .Excuses pour son ironie amère à l'endroit du saint-simonisme et de tout engagement.
- Aux « patriotes », .
- À Napoléon Lebon et Vincent Delaunay, .Demandant à ses amis d'attester qu'il a tout fait pour éviter le duel et qu'il n'est pas le menteur que ses adversaires disent.
- À Auguste Chevalier, .Il s'agit du testament mathématique rédigé la veille du duel et destiné à la Revue encyclopédique, que Galois termine par « il y aura, j'espère, des gens qui trouveront leur profit à déchiffrer tout ce gâchis[86]. »
Travaux scolaires
- Note sur les équations aux dérivées partielles, [s.d.], 4 p.
- Cahier
- « A - Asymptotes d'une courbe ».
- « B - Principes du calcul différentiel ».
- « C - Observation ».
Ont été conservées[Où ?][Par qui ?] douze copies remises par l'élève Galois à Louis Richard durant les dernières années de sa scolarité au lycée Louis-le-Grand. Ce sont des démonstrations apportées aux problèmes posés qui permettent de comprendre la stupéfaction qu'éprouvaient ses collègues de Mathématiques spéciales.
Une treizième copie, celle du concours général qu'Évariste Galois a remporté au printemps 1827, a été égarée. Il ne subsiste que la photographie de la première page. Sur celle-ci figurent la première question, l'équation de la projection de l'intersection d'une sphère et d'un cylindre, et la solution, fulgurante, proposée par l'élève.
Célébration
Image légendaire d'Évariste Galois
Dès sa mort dramatique, Évariste Galois a été présenté comme un génie incompris, un valeureux républicain et un mathématicien ignoré de ses contemporains[alpha 37],[119][réf. incomplète]. Sa vie a été ensuite romancée et déformée dans de nombreuses biographies, qui ont repris ces images et en ont ajouté d'autres, comme celles d'un étudiant frustré ou d'un utopiste : « de nombreux travaux et un film ont été consacrés à l'homme lui-même qui, mélangeant fiction, romance et faits, l'ont présenté comme le prototype du héros incompris et persécuté[alpha 38] ».
Les historiens des mathématiques ont tenté ultérieurement de donner un nouvel éclairage à la vie d'Évariste Galois. Ses deux échecs à l'entrée de l'École polytechnique et les difficultés rencontrées à publier certains mémoires ont profondément nourri « ses sentiments de révolte contre tous les symboles du pouvoir politique[alpha 39] ». Son exclusion officielle de l'École préparatoire en et le refus de son mémoire en juillet par Poisson (qui participa au conseil qui exclut Galois) rendirent Galois « profondément dégoûté par ce qu'il considéra comme une nouvelle preuve de l'incompétence des cercles scientifiques et de leur hostilité à son égard[alpha 40] ». Galois exprime sa colère dans certaines lettres, accusant ouvertement le directeur de l'École préparatoire d'appartenir aux « libéraux doctrinaires » et de faire preuve d'un « pédantisme ordinaire »[86]. Le ressentiment de Galois a pu être présenté par certains auteurs comme une réelle opposition des mathématiciens de son époque à ses travaux novateurs.

En marge de la proposition II dans le mémoire de 1830 est mentionnée la phrase « Je n'ai pas le tems[121] ». Cette phrase a été interprétée par Auguste Chevalier comme la preuve d'une révision du mémoire effectuée par Galois la veille du duel. Il confirma cette thèse par une correction manuscrite de la proposition III, accompagnée de la date 1832. D'autres ont repris et exagéré cette interprétation. Selon Eric Temple Bell, Évariste Galois aurait rédigé ses travaux sur la résolution d'équations polynomiales par radicaux la veille de sa mort et n'aurait pas eu le temps de donner les détails de la démonstration. Mais « les élucubrations et autres broderies que Bell et al. ont ajoutées sont plus significatives de l'image que se forme le public de Galois, que de Galois lui-même[122] ».
Il est vrai néanmoins que les circonstances exactes du duel restent « fort obscures ». Différentes hypothèses ont été formulées : certains ont pu l'interpréter comme un duel entre rivaux, un suicide romantique, un complot de la police secrète, qui aurait organisé le duel, un règlement de comptes entre révolutionnaires, voire un suicide orchestré à des fins politiques. Mais la thèse la plus probable est celle d'un « duel imbécile entre amis » (les duels étaient usuels à l'époque)[123].
Dans sa dernière lettre, Galois mentionna : « Gardez mon souvenir puisque le sort ne m'a pas donné assez de vie pour que la patrie sache mon nom[Dup 37]. »
Hommages
Parfois simple protagoniste d'œuvre écrite ou filmée, il est aussi le sujet de multiples biographies. Plus d’une quinzaine de voies publiques, des établissements d’enseignement, divers bâtiments, un cratère lunaire, etc. portent son nom. Les célébrations sont nombreuses, que ce soit en 1895 à l’occasion du centenaire de l’École normale supérieure[93] ou lors du bicentenaire de sa naissance avec de très nombreuses manifestations à travers la France et parfois au-delà[124]. Parmi celles-ci se trouve la conférence d’Alain Connes, titulaire de la médaille Fields, à l’Académie des sciences, institution avec laquelle Galois a connu quelques déboires[96].
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Publications posthumes des écrits d'Évariste Galois
- Évariste Galois et Joseph Liouville (édition, avertissement et notes), « Œuvres mathématiques d'Évariste Galois », Journal de mathématiques pures et appliquées, t. 11, , p. 381-444 (lire en ligne), accessible également ici.
- Jules Tannery et Évariste Galois, « Manuscrits et écrits inédits de Galois », Bulletin des sciences mathématiques, Paris, Gauthier-Villars, 2e série, vol. XXX, , p. 226-248, 255-263 (lire en ligne), et Jules Tannery et Évariste Galois, « Manuscrits et écrits inédits de Galois : (Suite.) », Bulletin des sciences mathématiques, 2e série, vol. XXXI, , p. 275-308 (lire en ligne) ;
l'article en trois parties reproduit des écrits de Galois qui n'ont pas été publiés dans Galois et Liouville 1846. - Jules Tannery et Évariste Galois, Manuscrits de Évariste Galois, Paris, Gauthier-Villars, , 70 p., In-8° (lire en ligne) ;
reprise en un seul volume de l'article précédent (Tannery et Galois 1906 et Tannery et Galois 1907). - Évariste Galois (préf. Émile Picard), Œuvres mathématiques d'Évariste Galois : publiées sous les auspices de la Société mathématique de France, Gauthier-Villars, , VI-61 p. (lire sur Wikisource, lire en ligne)
- Robert Bourgne et Jean-Pierre Azra (préf. Jean Dieudonné), Écrits et mémoires mathématiques d'Évariste Galois : Édition critique intégrale de ses manuscrits et publications (Réimpr. de 2e éd., Gauthier-Villars, 1976), Paris, Jacques Gabay, coll. « Grands Classiques Gauthier-Villars », (réimpr. 1976), 3e éd. (1re éd. 1962), XXXI-541 p., 28 cm (ISBN 978-2-87647-020-0).
- (en + fr) Peter M. Neumann, The mathematical writings of Évariste Galois [« Écrits mathématiques d’Évariste Galois »], Zurich, Société mathématique européenne, coll. « Heritage of european mathematics », , 1re éd., X-410 p. (ISBN 978-3-03719-104-0, lire en ligne).
- Gustave Verriest (préf. Émile Picard), Œuvres mathématiques d'Évariste Galois : publiées en 1897, suivies d'une notice sur Évariste Galois et la théorie des équations algébriques, Paris, Gauthier-Villars, , 2e éd., X-64-57, 25 cm.
Articles et témoignages de contemporains
- Anonyme, « Évariste Galois », Magasin pittoresque, Paris, vol. XVI n, , p. 227-228 (lire en ligne)[alpha 41].
- Auguste Chevalier, « Nécrologie : Évariste Galois », Revue encyclopédique, Paris, Baudouin frères, vol. LV, , p. 744-754 (lire en ligne, consulté le ), accessible aussi sur gallica.
- Alexandre Dumas, Mes mémoires, vol. 8, Paris, Calmann-Lévy, coll. « Collection Michel Lévy », , 316 p., 10 vol. ; 19 cm (lire en ligne), « CCIV », p. 159-169.
- François-Vincent Raspail, Réforme pénitentiaire : Lettres sur les prisons de Paris, vol. 2, Paris, Tamisey et Champion, , XIV-448 p., 2 vol. (lire en ligne), « XXXVI, XXXVIIe lettres », p. 73-109, 109-127.
Biographies
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Alexandre Astruc, Évariste Galois, Paris, Flammarion, coll. « Grandes biographies Flammarion », , 223 p., 23 cm (ISBN 978-2-08-066675-8).
- Paul Dupuy, « La vie d’Évariste Galois », Annales scientifiques de l'École normale supérieure, Paris, 3e série, vol. 13, , p. 197-266 (DOI 10.24033/asens.427, lire sur Wikisource, lire en ligne). Ce travail qui inclut des reproductions de pièces justificatives (acte de naissance, notes, lettres) reste la principale source sur la vie d’Évariste Galois[7], malgré quelques imprécisions[7], des erreurs chronologiques mineures[125], un crédit trop important accordé à une tradition familiale soucieuse de sa réputation[126] et le contexte de sa publication, qui suit le centenaire de l'École normale supérieure[127].
- Caroline Ehrhardt (préf. Éric Brian), Évariste Galois : La fabrication d’une icône mathématique, Paris, Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales, coll. « En temps et lieux » (no 29), , 304 p. (ISBN 978-2-7132-2317-4).Cet ouvrage est l’occasion d’une conférence enregistrée à l'Enssib dans le cadre du cycle « Lire la science » : [vidéo] Évariste Galois, la fabrication d’une icône mathématique, Caroline Ehrhardt (conférencier) () Villeurbanne : Enssib. Consulté le . “59 min 22 s”.
- (en) Laura Toti Rigatelli (trad. de l'italien par John Denton), Evariste Galois 1811-1832, Boston ; Basel, Birkhäuser, coll. « Vita mathematica » (no 11), , 162 p., 23 cm (ISBN 3-7643-5410-0, 0-8176-5410-0 et 978-3-7643-5410-7), la partie biographique est largement fondée sur (it) Laura Toti Rigatelli, Evariste Galois, Matematica sulle barricate [« Mathématiques sur les barricades »], .
- Norbert Verdier, Évariste Galois : le mathématicien maudit, Paris, Pour la science, coll. « Les Génies de la Science » (no 14), , 96 p. (ISSN 1298-6879).
- Norbert Verdier, Évariste Galois : Le mathématicien maudit, Paris, Belin : Pour la science, coll. « Les Génies de la science », , 144 p., 25 cm (ISBN 978-2-84245-112-7).
- Fernando Corbalán et Stephen Sanchez (trad.), L'invention de la théorie des groupes : Galois, Barcelone, RBA Coleccionables, , 157 p. (ISBN 978-84-473-9319-0).
Biographies romancées
- Bruno Alberro, Évariste Galois : roman : mathématicien, humaniste et révolutionnaire, Orange, Élan Sud, coll. « Mémoires », , 64 p., 21 cm (ISBN 978-2-911137-07-5).
- Jean-Paul Auffray, Évariste (1811-1832) : le roman d'une vie, Lyon, Aléas, , 417 p., 21 cm (ISBN 978-2-84301-082-8).
- Jean-Paul Auffray, Icare trahi, Paris, Viviane Hamy, , 280 p. (ISBN 978-2-87858-392-2)
- Julien Dupoux, Evariste Galois, mathématiques et révolution, Editions théâtrales, 2013.
- François-Henri Désérable, Évariste, Paris, Gallimard, coll. « Blanche », , 176 p. (ISBN 978-2-07-014704-5, présentation en ligne).
- Léopold Infeld (trad. de l'anglais par Joseph Sully), Le Roman d'Évariste Galois [« Whom the gods love »] [« Celui que les dieux aiment »] (édition anglaise 1957), Paris, Éditions La Farandole, coll. « Prélude », , 361 p., 20 cm (ISBN 2-7047-0055-9).
Articles
- Roland Brasseur, « Paul Flaugergues », Gazette des mathématiciens, no 137, , p. 43-58 (lire en ligne).
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- René Taton, « Les relations d'Évariste Galois avec les mathématiciens de son temps », Revue d'histoire des sciences et de leurs applications, Paris, Armand Colin, vol. 1, no 2, , p. 114-130 (ISSN 1969-6582, lire en ligne, consulté le ).
- René Taton, « Sur les relations scientifiques d'Augustin Cauchy et d'Évariste Galois », Revue d'histoire des sciences, Paris, Armand Colin, vol. 24, no 2, , p. 123-148 (ISSN 1969-6582, lire en ligne, consulté le ).
- René Taton, « Évariste Galois et ses contemporains », dans Gilbert Walusinski, René Taton Amy Dahan-Dalmedico, Jean Dieudonné et Dominique Guy, Présence d'Évariste Galois 1811-1832, Paris, Association des professeurs de mathématiques de l'enseignement public, coll. « Publication de l'APMEP » (no 48), , 56 p., A4 (ISBN 2-9026-8025-2, ISSN 0291-0578, lire en ligne), p. 5-39.
- (en) René Taton (trad. Paul M. Neumann), « Évariste Galois and his Contemporaries » [« Évariste Galois et ses contemporains »], Bulletin of the London Mathematical Society, Cambridge, Cambridge University Press for the London Mathematical Society, vol. 15, no 2, , p. 107-118 (ISSN 1469-2120).
- René Taton, « Évariste Galois et ses biographes : De l'histoire aux légendes », Sciences et techniques en perspective, Nantes, Université de Nantes, Institut de mathématiques, vol. 26, , p. 155-172 (ISSN 0294-0264), repris dans René Taton, « Évariste Galois et ses biographes : De l'histoire aux légendes », dans Études d'histoire des sciences, Brepols, coll. « De diversis artibus » (no 47), (DOI 10.1484/M.DDA-EB.4.00472), p. 425-444, texte d'une conférence donnée en 1983 à Lille.
- Jacques Tits, « Evariste Galois, sa vie, son œuvre et ses rapports avec l'Académie », Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences. Vie académique, no 295, , p. 171-180 (ISSN 0249-6321, lire en ligne).
- Anne-Gaëlle Weber et Andrea Albrecht, « Évariste Galois ou le roman du mathématicien », Revue d'histoire des mathématiques, Paris, Société mathématique de France, vol. 17, no 2, , p. 401-433 (ISSN 1262-022X, lire en ligne).
Thèse
- Caroline Ehrhardt (Éric Brian dir. de thèse), Évariste Galois et la théorie des groupes : fortune et réélaborations (1811-1910) (Thèse - Histoire, option Histoire des sciences), Paris, École des hautes études en sciences sociales, , 750 p.
Filmographie
- Évariste Galois court métrage de 1967.
Liens externes
Documents biographiques
- Aurélien Alvarez et Michèle Audin, « Il y a cent quarante ans : la mort de Galois », sur images.math.cnrs.fr, CNRS, (ISSN 2105-1003, consulté le ) (canular : si Galois avait survécu à son duel…).
- Aurélien Alvarez, « Évariste Galois : enfance d'un génie malheureux », sur images.math.cnrs.fr, CNRS, (ISSN 2105-1003, consulté le ).
- Aurélien Alvarez, « Vers une légende d'Évariste Galois », sur images.math.cnrs.fr, CNRS (ISSN 2105-1003, consulté le ).
- Antoine Chambert-Loir (conférencier), Évariste Galois, révolutionnaire et géomètre (conférence de la Fête de la Science — enregistrement, texte et transparents), Rennes, (présentation en ligne, écouter en ligne, lire en ligne [PDF]).
- « Bicentenaire de la naissance d'Évariste Galois », (manifestations célébrant en France le bicentenaire et leurs liens internes), Institut Henri-Poincaré, (consulté le ).
- [vidéo] Évariste Galois : Je n'ai pas le temps [DV Cam ; DVD], Véronique Kleiner (auteur), Didier Deleskiewicz et Véronique Kleiner (réalisateurs) () CNRS Images. Consulté le . “14 min”.
- [audio] Caroline Ehrhardt (invitée) et Stéphane Deligeorges (producteur), Retour sur un génie mathématicien (émission Continent des sciences), Paris, France Culture, , 58 min 45 s (présentation en ligne, écouter en ligne).
Articles de Galois et analyses d'articles de Galois
- Norbert Verdier, Christian Gérini et Alexandre Moatti, « Le premier article de Galois, élève au collège Louis-le-Grand », bibnum, , p. 1-22 (DOI 10.4000/bibnum.586, lire en ligne).
- Évariste Galois, « Mémoire sur les conditions de résolubilité des équations par radicaux », Journal de mathématiques pures et appliquées, vol. XI, , p. 417-433 (lire en ligne).Cet article fait l'objet sur le site BibNum qui le réédite complété d'une analyse : Caroline Ehrhardt, « Analyse : Le mémoire d’Évariste Galois sur les conditions de résolubilité des équations par radicaux (1831) », sur BibNum, , p. 1-15.
- (en) Fiona Brunk, « The Development of Galois Theory : Galois' commentators » [« Exposé de la théorie de Galois : analystes de Galois »], travail extrait d’un projet pour l’obtention d’un honours degree, sur MacTutor History of Mathematics archive, s.l., s.n. (hébergé par l’université de St Andrews), .
- Caroline Ehrhardt, « Un concept mathématique, trois notions : les groupes au XIXe siècle chez Galois, Cayley, Dedekind », sur Images des mathématiques, .
- Serge Mehl, « Galois Évariste, français, 1811-1832 », exposé de formules de Galois, sur ChronoMath (site personnel).
Autres travaux de Galois
- (en) Y. André, « Ambiguity theory, old and new. », sur arXiv, 16 mai 2008
- Alain Connes, « Évariste Galois et la théorie de l'ambiguïté », sur Images des mathématiques,
- Y. André, « Idées galoisiennes », sur arXiv, 13 juillet 2012
Bases de données et dictionnaires
- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Notes et références
Notes
- Nathalie Théodore, la sœur aînée d'Évariste, est née en 1808, Alfred son frère cadet en 1814[4],[5].
- Dupuy, p. 203 et à la suite la quasi-totalité de ses biographes, par exemple Ehrhardt 2011, p. 18, le font rentrer en quatrième en 1823. C'est une erreur selon Brasseur 2013, p. 45, qui a découvert dans le registre d'entrées-sorties de l'établissement la mention de l'inscription de Galois comme interne en février 1824, et de son entrée en quatrième le 1er avril 1824.
- Le point de vue du proviseur de l'époque est connu par une lettre au père d'Évariste retrouvée par Dupuy dans les archives de Louis-le-Grand et publiée dans Dupuy, p. 253-254.
- Témoignage oral de son condisciple Léon Lalanne, transmis par son frère, Ludovic Lalanne[Dup 8].
- Appréciation trimestrielle de M. Laborie selon les bulletins de Galois conservés aux Archives du lycée Louis-le-Grand[Dup 9].
- Appréciation trimestrielle de M. Laborie selon les bulletins de Galois conservés aux Archives du lycée Louis-le-Grand[Dup 10].
- Appréciation trimestrielle de M. Laborie selon les bulletins de Galois conservés aux Archives du lycée Louis-le-Grand[Dup 11].
- Par son intermédiaire, Charles Hermite eut en main les copies d’Évariste Galois douze ans plus tard à l'époque où Joseph Liouville découvrait les inédits de celui-ci[18].
- Appréciation trimestrielle de M. Richard selon les bulletins de Galois conservés aux Archives du lycée Louis-le-Grand[Dup 14].
- Selon le mathématicien Joseph Bertrand, l'examinateur à l'oral est Charles Louis Dinet, qui pose des questions classiques pour lesquelles il exige des réponses détaillées. Ce type d'examen est peu adapté à Galois, que les exercices trop scolaires impatientent. Paul Dupuy rapporte ce qui ne serait qu'une légende : Dinet ayant posé une question trop simple sur les logarithmes, Galois lui aurait jeté à la figure le chiffon à essuyer la craie[24],[25].
- Une lettre à son oncle maternel, Antoine-Marie Demante, nous donne l'état d'esprit de Galois[26].
- Auparavant les agrégés étaient choisis par cooptation.
- L'École préparatoire est rouverte en 1826 par le gouvernement Villèle après avoir été fermée en 1822. Elle sera rebaptisée École normale en 1830. Finalement elle deviendra École normale supérieure en 1847.
- Eugène Péclet déclare à l'issue de l'examen en physique : « je lui crois peu d’intelligence[Dup 15] », et il ajoute « je doute fort qu'on en fasse jamais un bon professeur[Dup 15] ».
- Taton fait l'hypothèse, qu'il juge vraisemblable, que Cauchy, qui avait d'abord prévu de présenter en 1929 certains des travaux de Galois à l'Académie (Taton 1971, p. 134), y ait renoncé et ait encouragé le jeune mathématicien à écrire une nouvelle version de son mémoire, développant ses contributions originales par rapport au travail d'Abel (Taton 1971, p. 138).
- Xavier Caruso présente un commentaire de ce travail[34].
- Taton cite Galois : « mais je dois dire comment les manuscrits s'égarent le plus souvent dans les cartons de MM. les membres de l'Institut quoiqu'en vérité je ne conçoive pas une pareille insouciance de la part des hommes qui ont sur la conscience la mort d'Abel[38] » et Jules Tannery, quant à lui, gêné par la violence des propos décide de n'en publier que des extraits[39].
- L'extrait de l'article du Globe du jour de est encore plus explicite : « malgré tous ses efforts, il n'a trouvé que froideur ou dédain pour ses talents. Se voyant comprimé par l'ordre social, il s'est aigri, découragé, exaspéré […] il a conçu une haine violente contre un régime où le hasard de la naissance condamne à l'oubli tant de facultés précieuses[40] ».
- Un ancien normalien ayant été tué sur une barricade, Galois fut marri de n'avoir pu en être[réf. nécessaire].
- Galois porte l'entête suivante : « Lettre à N. L… et V. D… Paris, [Dup 22] ». Il est probable que Napoléon Lebon et Vincent Delaunay soient les destinataires de cette lettre[46].
- Cette lettre est reproduite par Dupuy[Dup 27].
- Dupuy précise bien que « Galois avait signé de son nom ; ce fut le directeur du journal qui mit la signature anonyme[Dup 28] ».
- Si l'on en croit la lettre de Sophie Germain à Guglielmo Libri du , dans laquelle elle fait allusion a un comportement injurieux de Galois devant Libri[48].
- « Il ne semble pas que ce programme ambitieux, annoncé par un mathématicien de moins de 19 ans, ait pu être rempli, du fait de l'agitation politique intense de l'époque, dans laquelle Galois s'était lancé à plein[50]. »
- Le chef d'accusation de ce procès est reproduit dans Les révolutions du XIXe siècle : 1830-1834, vol. 11 : Les républicains devant les tribunaux (Ensemble de fac-sim. de textes extraits de diverses revues et publications), Paris, Éditions d'Histoire Sociale (EDHIS), 1831-1833, 642 vues, 12 vol. ; 25 cm (lire en ligne), « Procès politique des dix-neuf patriotes accusés de complot tendant à remplacer le gouvernement royal par la République contenant leurs défenses et celles des leurs avocats », p. 1-16 (vue 21-36).
- La seconde partie de la phrase est sujette à caution ; d'après Dupuy, Galois ne l'aurait pas prononcée mais son avocat lui aurait demandé de l'ajouter pour diminuer l'effet régicide que donnait son toast porté en brandissant un couteau[Dup 31].
- Le rapport est reproduit dans Taton 1947, p. 120-122.
- « Nous avons fait tous nos efforts pour comprendre la démonstration de M. Galois. Ses raisonnements ne sont ni assez clairs, ni assez développés pour que nous ayons pu juger de leur exactitude », Poisson cité par Taton 1947, p. 121.
- « On peut donc attendre que l'auteur ait publié en entier son travail pour se former une opinion définitive », Poisson cité par Taton 1947, p. 122.
- Le duel était à la mode chez les jeunes antimonarchistes[Dup 34].
- Ces étangs, alimentés par la Bièvre, étaient situés dans l'ancienne commune de Gentilly et actuel quartier de la Maison-Blanche.
- Des informations sur ces trois hommes sont rapportées par Verdier[85].
- Les étapes de la reconnaissance de Galois sont le sujet de la thèse de Caroline Ehrhardt[89].
- Alexandre Grothendieck « n’hésite pas à parler de l’invention du zéro et de l’idée de groupe et comme des deux plus grandes innovations mathématiques de tous les temps[94] ».
- C'est-à-dire que ses solutions peuvent être calculées par un nombre fini d'opérations simples sur ses coefficients. Par opérations simples, on entend l'extraction de racine, l'addition, la soustraction, la multiplication et la division. Le nom « résoluble par radicaux » vient de la première de ces opérations, les quatre autres étant triviales. L'extraction de racine utilise un symbole, , appelé « radical ». « Résoluble par radicaux » signifie tout simplement qu'on utilise les opérations représentées par ce symbole.
- Siméon Denis Poisson, élu à l'Académie des sciences le [116], est rapporteur du mémoire de Galois en 1831 .
- Chevalier, p. 744-754.
- Traduction libre de : « Several works and a film have been devoted to the man himself which, while mixing fiction and romance with fact, have turned him into the prototype of the misunderstood and persecuted romantic hero[120]. »
- Traduction libre de : « His feelings of revolt against all symbols of political power[120]. »
- Traduction libre de : « deeply disgusted by what he considered to be new proof of the incompetence of the leading scientific circles and of their hostility to himself[120]. »
- Cette courte biographie pourrait être due à Paul Flaugergues, ancien condisciple de Galois à Louis-le-Grand et à l'école Normale (Dupuy, p. 198), et Alfred Galois (Ehrhardt 2011, p. 93), auteur du portrait d'Évariste qui lui est joint. Flaugergues, mort en 1844, ne peut être entièrement l'auteur de l'article, qui cite l'avertissement de Liouville à son édition de 1846 des œuvres de Galois (Brasseur 2013, p. 56).
« La vie d’Évariste Galois », Annales scientifiques de l'École normale supérieure, Gauthier-Villars, 1896
- Dupuy, p. 199, et entre 200 et 201.
- Dupuy, p. 200.
- Dupuy, p. 201.
- Dupuy, p. 202.
- Dupuy, p. 203.
- Dupuy, p. 204.
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- Dupuy, p. 206.
- Dupuy, p. 255.
- Dupuy, p. 256.
- Dupuy, p. 258.
- Dupuy, p. 208.
- Dupuy, p. 209.
- Dupuy, p. 257.
- Dupuy, p. 215.
- Dupuy, p. 214.
- Dupuy, p. 213.
- Dupuy, p. 217.
- Dupuy, p. 221.
- Dupuy, p. 220.
- Dupuy, p. 259.
- Dupuy, p. 249-250.
- Dupuy, p. 233.
- Dupuy, p. 226.
- Dupuy, p. 224.
- Dupuy, p. 225.
- Dupuy, p. 225-226.
- Dupuy, p. 226 n. 2.
- Dupuy, p. 259-261.
- Dupuy, p. 227-232.
- Dupuy, p. 235-236.
- Dupuy, p. 238.
- Dupuy, p. 239.
- Dupuy, p. 247.
- Dupuy, p. 249.
- Dupuy, p. 264-265.
- Dupuy, p. 250.
- Dupuy, p. 246.
- Dupuy, p. 251.
- Dupuy, p. 248.
Autres références
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- acte de naissance extrait du « Registre des actes de naissances de la commune de Bourg-la-Reine pour l'année 1811 (cote : E_NUM_BRG38 - 1811) ».
- Toti Rigatelli 1996, p. 20.
- « Registre des actes de naissances de la commune de Bourg-Égalité pour l'année 1808 (cote : E_NUM_BRG35 - 1808) » (consulté le ), vue 8 droite.
- « Registre des actes de naissances de la commune de Bourg-la-Reine pour l'année 1814 (cote : E_NUM_BRG41 - 1814) » (consulté le ), vues 9-10.
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- Joseph-Louis Lagrange, Théorie des fonctions analytiques, contenant les principes du calcul différentiel, dégagés de toute considération d'infiniment petits ou d'évanouissans, de limites ou de fluxions, et réduits à l'analyse algébrique des quantités finies, Paris, Imprimerie de la République, 1797 (an v), [6]-VIII-277-[1], in-4 (lire en ligne).
- Joseph-Louis Lagrange, Leçons sur le calcul des fonctions : Nouvelle édition, revue, corrigée et augmentée par l'auteur, Paris, s.n. (imp. Courcier), , V-501 p., in-8 (lire en ligne).
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- Xavier Caruso, « Les imaginaires de l’arithmétique », sur images.math.cnrs.fr, CNRS, (ISSN 2105-1003, consulté le ).
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- Taton 1947, p. 128.
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- Taton 1982, p. 18.
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- Vahé Ter Minassian et Alain Fuchs (dir. publication), « Mathématiques : Le bel héritage d’Évariste Galois », CNRS le journal, Paris, Centre national de la recherche scientifique, nos 260-261, , p. 36 col. 1-2 (ISSN 2261-6446, lire en ligne [PDF], consulté le ).
- (en) Catherine Goldstein, « Charles Hermite's Stroll through the Galois Fields » [« Balade de Charles Hermite à travers les domaines de Galois »], Revue d'histoire des mathématiques, Paris, Société mathématique de France, vol. 17, no 2, , p. 211-270 (ISSN 1262-022X, lire en ligne [PDF], consulté le ).
- David Hilbert (trad. L. Laugel), « Sur les problèmes futurs des mathématiques », dans Ernest Duporcq (édit. scientifique) et Union mathématique internationale, Compte rendu du deuxième Congrès international des mathématiciens tenu à Paris du 6 au (actes de congrès), Paris, Gauthier-Villars, , 455 p., 1 vol. ; in-8 (lire en ligne), partie 2, p. 78-81.
- (en) Maks A. Akivis et Boris A. Rosenfeld, Élie Cartan (1869-1951), Providence, RI, American Mathematical Society, coll. « Translations of Mathematical Monographs » (no 123), , XII, 317, 1 x 7 x 10 inches (ISBN 978-0-8218-5355-9 et 0-8218-5355-4, lire en ligne), chap. 2 (« Lie Groups and Algebras »), p. 37-41.
- Camille Jordan, Traité des substitutions et des équations algébriques, Paris, Gauthier-Villars, , XVIII-667 p., In-4° (lire en ligne).
- Frédéric Brechenmacher, « La controverse de 1874 entre Camille Jordan et Leopold Kronecker », Revue d'histoire des mathématiques, Paris, Société mathématique de France, vol. 13, no fascicule 2, , p. 218 (ISSN 1262-022X, lire en ligne [PDF], consulté le ).
- Ernest Vessiot, « Sur la théorie de Galois et ses diverses généralisations », Annales scientifiques de l'École normale supérieure, Paris, Gauthier-Villars (Éditions scientifiques et médicales Elsevier), 3e série, vol. XXI, , p. 9-85 (lire en ligne [PDF]).
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- Voir Verdier, Gérini et Moatti 2011 pour des détails et le contexte de la publication.
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- Liouville dans une note Galois et Liouville 1846, p. 396, qui reporte aussi ces corrections.
- (en) Rudolf Lidl et Harald Niederreiter, Finite Fields, CUP, , 2e éd., 755 p. (ISBN 978-0-521-39231-0, présentation en ligne), p. 73.
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- Tannery et Galois 1908, p. 8.
- Tony Rothman, « Un météore des mathématiques : Évariste Galois », Pour la science, Paris, Éditions Belin, no 56, , p. 80-90 (ISSN 0153-4092).
- [audio] Alexandre Astruc (invité), Gaston Bachelard (invité), Armand Gatti (invité), Denis Guedj (invité), Bruno Delhoste (invité), Simon Guibert (préparation), Yvon Croizier (réalisation), Alexandre Héraud (coordination), Myriam Assouline (voix) et Laurent Lederer (voix), puis Jean-Paul Auffray (invité) (Louise Desrenards : critique de l'émission), Évariste Galois : mourir à vingt ans ; autopsie d'un génie (émission Le Vif du sujet), Paris, France Culture, , 1 h puis 30 min (présentation en ligne).
- Hervé Lemoine (dir.), « Célébrations nationales 2011. Programme des manifestations : Évariste Galois », sur Service interministériel des Archives de France du ministère de la Culture et de la Communication (consulté le ).
- Rothman, p. 85.
- Taton 2000, p. 435.
- Ehrhardt 2011, p. 230-234.
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