Famille Deydier
La famille Deydier est une famille subsistante de la noblesse française, originaire de la région d'Aubenas, dans le Vivarais, et du sud de la France à Nîmes, Montpellier et Toulon où elle est suivie depuis le XVIe siècle. Ses membres ont embrassé des carrières d'officiers, amiraux, échevins, avocats, maires et consuls...
Famille Deydier | |
Blasonnement | D'azur aux rocs de trois coupeaux d'argent, celui du milieu construit d'une tour du même, les deux autres plantés d'un chêne d'or. |
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Devise | Dei Dei Rus Micat (Le pays de Dieu brille) |
Période | XVIe au XXe siècle |
Pays ou province d’origine | Vivarais |
Demeures | Château d'Aubenas Chateau d'Ucel Chateau de Saint-Laurent-sous-Coiron Château des Rieux |
La branche de Laval de Sauveroche est connue pour avoir fondé plusieurs manufactures royales.
La branche de Pierrefeu est connue pour avoir donné Louis-Joseph-François Deydier de Pierrefeu, chef d'escadre des armées navales du Royaume de France et Monseigneur Deydier évêque du Tonkin.
Histoire de la Famille Deydier
Origines et Noblesse
La Famille Deydier tire ses origines de l'Italie, selon une tradition ancrée. Les premières traces de la famille en France remontent au XIIIème siècle. Étant membre de la noblesse du Languedoc, la famille a laissé une empreinte durable sur l'histoire de la région. Une généalogie détaillée, élaborée par M. Villain dans le tome II de la France moderne (Drôme et Ardèche), remonte à Étienne ou Vienne Deydier, écuyer et habitant de Nîmes, qui rédigea son testament le 16 août 1548. Son fils aîné, Antoine Deydier, écuyer, reçut une procuration le 17 septembre 1551, marquant le début d'une lignée distinguée.
Une devise connue demeure "''Dei Dei Rus Micat'' (Le pays de Dieu brille). Il s'agit certainement d'un jeu de mot lié à la sonorité du nom Deydier.
Famille Deydier de Laval de Sauveroche : Pionniers de la soierie en France
Contribution des Deydier à l'Industrie Textile
La Famille Deydier a joué un rôle important dans le développement de l'industrie textile en Ardèche aux XVIIe et XVIIIe siècles. Leur implication a débuté avec l'établissement d'ateliers de moulinage de soie, évoluant ensuite vers la création de la renommée Manufacture Royale de filage et dévidage de la soie à Aubenas.
Pendant la "Révolte de Roure" au XVIIe siècle, Jean Deydier a établi un atelier de moulinage de soie à Chomérac, anticipant l'essor économique de la région.
Développement et Expansion de la Manufacture royale des Deydier
Jacques Deydier, seigneur du Lac, a contribué de manière significative aux avancées des moulins et filatures. Étudiant les techniques italiennes, il a fondé une filature à Chomérac et élargi ses activités à Pont-d'Ucel en 1675, collaborant avec Pierre Benay et Jacques de Vaucanson pour renforcer l'influence de la famille.
Prospérité de la Manufacture Deydier
Jacques II Deydier, seigneur du Lac et avocat, a présidé les États du Vivarais au XVIIIe siècle, consolidant les liens familiaux avec la région.
L'Apogée et les Défis
Henri Deydier a marqué l'apogée de la famille dans l'industrie textile en créant la Manufacture Royale à Pont-d'Aubenas en 1752, avec le soutien de Jacques de Vaucanson. Malgré des difficultés économiques ultérieures, l'entreprise a connu un succès notable avant de décliner à la fin du XVIIIe siècle.
Manufacture Royale d'Aubenas: Un Pilier de l'Innovation
Sous l'impulsion de Jacques de Vaucanson, la Manufacture Royale de filage et dévidage de la soie à Aubenas a été érigée en 1752 sur des plans novateurs de l'architecte Guillot Aubry. La collaboration entre Vaucanson et Henri Deydier a permis la création d'une entreprise d'envergure équipée de moulins révolutionnaires, jouant un rôle significatif dans l'histoire industrielle ardéchoise.
Renaissance et Nouvelles Innovations du XIXème siècle
Au XIXe siècle, Jean-Étienne Deydier a relancé l'entreprise, participant à la construction de filatures à traction hydraulique à Ucel en 1825. Cette période a marqué une nouvelle ère dans l'histoire de la famille, consolidant sa position en tant que leader de l'industrie des soies en France.
Héritage Architectural et Technique
La Manufacture Royale de Pont-d'Aubenas, créée par Henri Deydier, demeure un témoin exceptionnel de l'ingéniosité de la famille. Jacques de Vaucanson et la famille Deydier ont contribué à façonner l'architecture distinctive de l'industrie textile ardéchoise. Cet impact perdura au-delà de la fermeture de la manufacture royale en 1774, laissant un héritage d'innovation et de savoir-faire dans l'histoire industrielle de l'Ardèche.
Contribution à l'Évolution de l'Industrie Textile en Ardèche
L'Ardèche, berceau de l'industrie textile au XVIe siècle, est devenue un centre majeur de la filature et du moulinage de la soie au XVIIIe siècle. Des conditions naturelles favorables, telles qu'un climat doux et des cours d'eau purs, ont contribué à l'essor de cette industrie. Des personnalités clés telles qu'Olivier de Serres, Pierre Benay, et Jean-Marie Roland de La Platière, tous amis de la famille Deydier, ont également joué un rôle crucial dans le développement de la culture du murier et des techniques de filature en Ardèche.
Autres branches de la Famille Deydier
La famille Deydier en Provence
La famille se divise en différentes branches. La branche des seigneurs de Mirabeau, notamment représentée par Claude Deydier, trésorier de France en Provence au XVIIe siècle, est caractérisée par des armoiries spécifiques.
À Orange, la famille Deydier inclut des notables tels que Gabriel Deidier, notaire, et Jean-Gabriel Deydier, avocat au Parlement, qui a joué un rôle dans les événements de 1789 à Orange.
La branche toulonaise : Malcor Deydier de Pierrefeu
Une autre branche, celle de Pierrefeu, a des liens avec l'histoire de Toulon.
Elle est connue pour avoir donné Monseigneur Deydier, missionnaire Jésuite, évêque du Tonkin qui donnera son nom à la Place Monseigneur Deydier dans le quartier du Mourillon à Toulon.
Elle est aussi connue pour avoir donné Louis-Joseph-François Deydier de Pierrefeu, aristocrate et chef d'Escadre de la couronne de France. Contre-révolutionnaire, il remit la ville et la flotte aux anglais lors du Siège de Toulon et proclamaient Louis XVII son seul roi légitime. Il avait signé la déclaration « Deydier Cadet ». Il introduit, dans la nuit du 27 au 28 août, 1 500 Britanniques de l'escadre du Premier vicomte Hood, dans le port. Il est fusillé par les républicains à la reprise de la ville.
Branche Aînée: Claude Deydier de Puyméjan
Antoine Deydier, descendant d'Étienne, fonda la branche aînée. Son fils, Claude Deydier, Sgr de Puyméjan et habitant de Nîmes, laissa une trace indélébile dans l'histoire. Conseiller du Roi, garde des sceaux en la Cour, et siégeant au présidial de Nîmes, Claude Deydier marqua le XVIIe siècle. Son fils, Guillaume Deydier, habitant d'Aigues-Mortes, perpétua la lignée et fut lui-même gardien du grenier à sel de la ville.
Branche Aînée, Premier Rameau: François Deydier de Bellegarde
Le fils de Guillaume, Bernard Deydier, devint garde pour le Roi aux salins de Peccais. La descendance de ce rameau se poursuivit avec François Deydier Viguier de Bellegarde, qui fut maintenu dans sa noblesse en 1702 par jugement de M. de Lamoignon, intendant du Languedoc. La lignée continua jusqu'à nos jours, avec des représentants notables tels que Jacques-Gabriel Deydier, participant aux assemblées de la noblesse à Montpellier en 1789.
Branche Aînée, Deuxième Rameau: Pierre Deydier de Peccais
Guillaume Deydier, fils de Bernard, fut garde pour le Roi aux salins de Peccais. Son fils, Bernard Deydier, épousa demoiselle Jeanne de Conseil en 1607. Ce rameau s'est épanoui avec des représentants tels que François, Pierre, et Claude Deydier, créateurs de trois rameaux distincts.
Branche Aînée, Troisième Rameau: Louis Deydier d'Aigues-Mortes
Le troisième rameau de la branche aînée, initié par Claude Deydier, écuyer, et habitant d'Aigues-Mortes, s'est étendu avec son fils, Louis Deydier, célèbre médecin de la Faculté de Montpellier. Malgré son extinction avec Mme Randon de Grollier, femme d'un maréchal de camp, ce rameau laisse une marque dans l'histoire médicale du XVIIIe siècle.
Branche Cadette: Louis Deydier de Nîmes
Louis Deydier, conseiller au présidial de Nîmes et gardien du grenier à sel de la ville, épousa Marie de Madières. Leur fils, Bernard-Thomas Deydier, fut viguier du Roi aux salins de Peccais et contrôleur des domaines à Beaucaire. Ce rameau s'éteignit avec Mme Randon de Grollier, mais leur histoire est indissociable de l'évolution sociale et politique de la région.
Alliances
La famille Deydier a tissé des liens solides avec d'autres familles nobles de la région. Des alliances notables incluent les familles de Vogüe, de Chalendar, de Beauvoir du Roure, de Beauxhostes, de Roqueleuil, de Brignae de Montarnaud, de Pelel de Combas, Dejean de Montval, Balestrier, la Rivoire, Dallamel, d'Esparron de Verdon, de Ruelle, de Blachère. Ces unions ont contribué à renforcer le statut et l'influence de la famille dans la noblesse du Languedoc.
Pour approfondir
Bibliographie
- Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, Évreux, impr. de C. Hérissey, (lire en ligne), p. 52-53
- Jules Villain, La France moderne, Dictionnaire généalogique, historique et biographique, T. II - Drôme & Ardèche, imp. Théolier, Saint-Etienne, 1909, p.285-294
- Louis de La Roque, Armorial de la noblesse de Languedoc, Généralité de Montpellier, vol. 1-2, p. …
Notes et références
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