Cheminot

Un cheminot, au féminin cheminote, est une personne employée dans les chemins de fer.

Locomotive à vapeur et cheminots.

Origine du mot

Cheminotes employées par la compagnie Baltimore & Ohio Railroad, 1943[1].

En français oral, le mot « cheminot » a d'abord été utilisé pour désigner un ouvrier parcourant les chemins pour trouver du travail, un vagabond, un mendiant errant dans les campagnes[2], et s'orthographiait parfois « chemineau ». Il a ensuite été utilisé pour désigner les employés des compagnies de chemins de fer puisqu'en se déplaçant le long des voies, ils cheminaient[3].

Aujourd'hui ce terme général désigne toute personne employée par une entreprise de transport ferroviaire. On utilise souvent le mot pour mettre l'accent sur la spécificité de la corporation, le poids de la tradition et la puissance revendicative que possèdent les cheminots.

Les cheminots de la SNCF bénéficiaient d'un statut spécial appelé le cadre permanent et usuellement désigné en tant que « statut cheminot ». Depuis le , la SNCF ne recrute plus avec ce statut. En France, le terme cheminot est principalement utilisé pour désigner un employé de la SNCF par opposition à un employé d'une entreprise ferroviaire privée.

Métiers

Dans la tradition des chemins de fer, l'identification précise des métiers a une grande importance.

Certains métiers ont disparu, par exemple serre-frein avec la généralisation du frein continu dès les années 1880 dans les trains de voyageurs, les années 1920 pour les trains de marchandises, chauffeur avec la disparition de la traction à vapeur au début des années 1970 en France, saboteur dans les années 1950 à la suite de la pose de freins automatiques sur les voies des gares de triage, garde-barrières avec la généralisation des barrières automatiques (et la suppression de nombreux passages à niveau).

Il existe à la SNCF un « guide des emplois-types » publié en 2022 afin de remplacer le « dictionnaire des filières » datant de 1991. Ce guide recense 153 emplois-types au sein de 13 familles professionnelles.

En France, l’espérance de vie des cheminots est inférieure de quatre ans à la moyenne nationale[4].[source insuffisante]

L’agent formation

Il est chargé d’appliquer les règles de freinage et de composition lors de la formation des trains et d’effectuer un essai de frein.

L'aiguilleur

Un aiguillage est un type d'appareil de voie actionné par l'aiguilleur.

L'aiguilleur est l'employé chargé de la manœuvre de signaux ou d'appareils de voie. Un autre rôle appelé aussi aiguilleur était l'aiguilleur de dépôts. Celui-ci consistait à signaler au chef de feuille, responsable des machines dans les dépôts, les machines rentrant aux dépôts et à signaler au service exploitation les machines prêtes à prendre le service.

L'atteleur

Attelage ferroviaire à vis.

L'atteleur est l'employé du chemin de fer chargé d'atteler les wagons.

Agent de manœuvres

L'agent de manœuvres dirige les manœuvres de raccordement ou de séparation de tranches de trains.

Le cantonnier

Le cantonnier est un ouvrier préposé à l’entretien des voies ferrées et de leurs abords.

Le conducteur

Le conducteur est un employé d'une entreprise ferroviaire dont la fonction principale est d'assurer la conduite d'un train. À l'époque de la traction à vapeur, et parfois encore actuellement, il était appelé «mécanicien » (en Belgique « machiniste »)[5].

Le chauffeur

Le chauffeur était un employé des chemins de fer s'occupant de la marche d'une locomotive à vapeur. Il a disparu avec la fin des locomotives à vapeur (sauf aux États-Unis, où il a subsisté jusque dans les années 1980, à la suite de l'opposition du syndicat à l'abolition de ce poste).

Les locomotives à vapeur étaient conduites par une équipe de deux agents, le chauffeur et le mécanicien, généralement titulaire d'une machine. Le chauffeur était notamment chargé de la « conduite du feu » et de la production de vapeur sous l'autorité du mécanicien [6].

Le chef de service

Le chef de service à la SNCF est un agent chargé d'assurer sur le terrain la direction, la surveillance et, s'il y a lieu, l'exécution du service. Il peut assurer notamment la fonction d'agent-formation, l'expédition des trains et, à la demande d'un agent-circulation, certaines opérations relatives à la sécurité telles que la vérification de la libération d'une partie de voie, l'immobilisation d'un appareil de voie.

Le chef de manœuvre

Le chef de manœuvre est chargé de commander et d'exécuter des manœuvres dans le cadre d'une opération de formation d'un train (fret ou voyageur) ou de garage de rame. L’agent de manœuvre est placé sous ses ordres.

Le chef de train

Le chef de train est doté de la responsabilité d’un convoi. De nos jours on parle d’agent d’accompagnement.

Le contrôleur de circulation ferroviaire

Le contrôleur de circulation ferroviaire est responsable de la circulation de tous les trains sur une ou plusieurs lignes ferroviaires données.

Le garde-barrière

Le garde-barrière est un employé des chemins de fer chargé de garder les barrières d'un passage à niveau non automatique.

Le serre-frein ou garde-frein

La fonction du serre-frein était de serrer les freins de son véhicule, wagon pour les trains de marchandises, voiture d'un train de voyageurs sous les ordres du mécanicien de locomotive[7].

Cette fonction a graduellement disparu avec la généralisation du frein automatique dans les années 1880 dans les trains de voyageurs, dans la période de l'entre-deux-guerres dans les trains de marchandises.

Le mécanicien de locomotive

Le mécanicien de locomotive est, en France, l'employé dont la fonction est de conduire la locomotive d’un train. Il est généralement posté dans la cabine de la locomotive. Il formait avec le chauffeur une équipe titulaire d'une machine et responsable de sa tenue.

L'opérateur télégraphiste

L'opérateur télégraphiste était un employé dont la fonction était de transmettre et recevoir des ordres provenant du contrôleur de circulation ferroviaire, ainsi que de lui retransmettre la progression du train. Il établissait également les radio-télégrammes des voyageurs.

Le piqueur

Le piqueur est un agent technique qui a pour tâche de seconder le conducteur de travaux, de surveiller les équipes d'ouvriers et la bonne marche des travaux.

Pointeur

Le pointeur ou staticien était chargé de recenser les wagons à l'arrivée en gare en notant leur destination et au départ sur les voies de débord en effectuant un relevé de matériel servant à suivre le trafic, à renseigner les clients et à préparer les bulletins de composition[8]. Il rassemblait les écritures de chaque wagon remises par le chef de train, les triait et les classait. Cette activité nécessitait de longues marches de vingt ou trente kilomètres par jour[9].

Le poseur de voie ferrée

Le poseur de voies ferrées est un employé chargé de poser et réparer les rails sur la ligne de chemin de fer.

Le reconnaisseur et le visiteur

Le reconnaisseur est l’agent chargé d’effectuer une reconnaissance de l’aptitude au transport (RAT), il est parfois familièrement appelé « ratier ». Le visiteur est l’agent chargé d’effectuer une visite technique sur les wagons.

Le visiteur de gare inspectait les voitures et les wagons lors d'un arrêt en gare, en donnant des coups de marteau sur les bandages et les boîtes d'essieux pour détecter les anomalies (donc faire retirer du convoi le véhicule défectueux) et vérifier le bon fonctionnement du chauffage électrique. Ce métier a disparu remplacé par les détecteurs de boîtes chaudes[10].

Le saboteur

Le saboteur, ou « enrayeur », est l'employé chargé de poser un sabot sur le rail, afin de freiner et d'arrêter un wagon. Le sabot est un morceau de fonte, que l'on pose sur le rail. Lorsqu'un wagon arrive, il percute le sabot qui glisse sur le rail, ce qui immobilise le wagon au bout d'un moment.

L'agent de services en gare

Les services en gare assurent des opérations de manipulation, de portage, de déplacement ou de chargement de marchandises, de produits ou d'objets. L'agent réalise ces opérations manuellement ou à l'aide d'engins spéciaux de manutention. Il réalise également toutes sortes d'opérations de l'après-vente voyageur (objets trouvés, consigne à bagages, aides aux personnes à mobilité réduite, recyclage des chariots à bagages, etc.).

Le wagonnier

Le wagonnier est chargé de la manœuvre des wagons. Dans les ateliers, il travaille à la construction, à l'entretien et au démontage des wagons. Dans les cours des triages, il est chargé de l'inspection du matériel remorqué.

Dans la culture populaire

Les cheminots sont souvent caricaturés par les humoristes, chansonniers, caricaturistes[11].

Humour

L'humoriste La Bajon ironise sur le métier du cheminot[12]. Coluche en fera un sketch sur les délégués syndicaux[13].

Chanson

Marie Reno s'amuse en rythme sur les grèves de cheminots.

Notes et références

  1. Photo : United States Women's Bureau (en)
    Source : fonds historique de la NARA.
  2. Dictionnaire Larousse en 2 volumes, édité vers 1900.
  3. cheminer, v.i. Suivre un chemin souvent long, lentement et régulièrement. Ex : Cheminer sur une petite route. Petit Larousse 2009.
  4. Nolwenn Weiler, « Comment la dette de la SNCF enrichit les marchés financiers, au détriment des cheminots et des usagers », sur Bastamag,
  5. Voir sur wiktionary.org.
  6. « Evolution des conditions de travail des conducteurs de trains de la SNCF », par Mariam Sankhane, professeur Patrick Hamelin, module : conditions et organisation du travail dans les transports, IUP - ENPC, DEA Transport, université Paris XII Val de Marne, 2004-2005, p. 9 ; lire (consulté le 31/12/2009).
  7. vie quotidienne, p. 671.
  8. Didier Janssoone, Les métiers du rail, Antony, E-T-A-I, , 160 p. (ISBN 979 10 283 0083 8), p. 78
  9. Henri Vincenot, Les livres du rail, Paris, Omnibus, , 1231 p. (ISBN 2 258 06027 3), « La vie quotidienne dans les chemins de fer au XIXème siècle », p. 651-652
  10. Didier Janssoone, Les métiers du rail, Antony, E-T-A-I, , 160 p. (ISBN 979 10 283 0083 8), p. 41
  11. Aphadolie, « Humour d’actualité : La Bajon – Cheminot », sur Aphadolie, (consulté le )
  12. « VIDÉOZAP - Un sketch sur la SNCF et le personnel politique fait un carton », sur France Bleu, (consulté le )
  13. « Grève des cheminots : "syndicats caca" disait Coluche... », sur Atlantico.fr (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Henri Vincenot, Les livres du rail, Paris, Omnibus, , 1231 p. (ISBN 2 258 06027 3), « La vie quotidienne dans les chemins de fer », p. 547-757Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Didier Janssoone, Les métiers du rail, Antony, E-T-A-I, , 160 p. (ISBN 979 10 283 0083 8), « en tête du train : les tractionnaires », p. 47-59Document utilisé pour la rédaction de l’article

Articles connexes

  • icône décorative Portail du chemin de fer
  • icône décorative Portail du travail et des métiers
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons – Attribution – Partage à l’identique. Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.