Imperator torosus

Bolet de plomb, Bolet massif

Imperator torosus
Description de cette image, également commentée ci-après
Bolet de plomb
Classification
Règne Fungi
Embranchement Basidiomycota
Classe Agaricomycetes
Ordre Boletales
Famille Boletaceae
Genre Imperator

Espèce

Imperator torosus
(Fr.) Assyov, Bellanger, Bertéa, Courtec., Koller, Loizides, G. Marques, J.A. Muñoz, Oppicelli, D. Puddu, F. Rich. & P.-A. Moreau 2015

Imperator torosus[1], le Bolet de plomb, ou encore le Bolet massif, anciennement Boletus torosus, est une espèce toxique de champignon méditerranéen et calcicole rare du genre Imperator dans la famille des Boletaceae. Il est caractérisé par son chapeau grisâtre brunâtre et son bleuissement intense à la coupe ou à la pression. Il est proche phylogénétiquement de Boletus vermiculosus, Suillellus luridus et on peut le confondre avec Imperator luteocupreus, quoiqu'ayant des pores jaunes.

Taxonomie

Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Imperator torosus (Fr.) Assyov, Bellanger, Bertéa, Courtec., Koller, Loizides, G. Marques, J.A. Muñoz, N. Oppicelli, D. Puddu, F. Rich. & P.-A. Moreau, 2015[2].

L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionyme Boletus torosus Fr., 1835[2].

Synonymes

Imperator torosus a pour synonymes[2] :

  • Boletus torosus Fr., 1835
  • Dictyopus torosus (Fr.) Quél., 1886
  • Suillellus torosus (Fr.) Blanco-Dios, 2015
  • Suillus torosus (Fr.) Kuntze, 1898

Noms vulgaires et vernaculaires

Imperator torosus

Ce taxon porte en français les noms vernaculaires ou normalisés suivants : Bolet de plomb[3], Bolet massif[3].

Description du sporophore

Imperator torosus

Les bolets sont des champignons dont l'hyménophore, constitué de tubes et terminés par des pores, se sépare facilement de la chair du chapeau. Ce chapeau d'abord rond, recouvert d'une cuticule, devient convexe à mesure qu’il vieillit. Ils ont un pied (stipe) central assez épais et une chair compacte. Les caractéristiques morphologiques d'Imperator torosus sont les suivantes :

Son chapeau est jaune dans la jeunesse, virant rapidement en jaunâtre gris sale, brunâtre à gris olivâtre, généralement bariolé de rougeâtre brunâtre à vineux dans les blessures[4].

L'hyménophore présente des pores jaunes puis verdâtres à maturité, rarement avec un peu de rouge, bleuissants au toucher[4].

Son stipe est jaune à légèrement orangé, maculé comme le chapeau de brun vineux dans les blessures, couvert d’un fin réseau concolore dans la moitié supérieure[4].

La chair est jaune, bleuissant vivement à la coupe, rouge betterave à la base, ferme et très dense[4].

Caractéristiques microscopiques

Imperator torosus

Ses spores mesurent 13,5-15,5 x 5,5-6,5 µm[4].

Habitat

Sous feuillus, Sous conifères, mycorhize avec Quercus, Fagus et Castanea, thermophile, calcicole.

Comestibilité

Toxique, considéré longtemps comme comestible avant d'avoir provoqué des intoxications multiples en Charente-Maritime lors d'un début d'été particulièrement sec.

Imperator torosus provoque des symptômes gastro-intestinaux tels que douleurs abdominales, diarrhées et vomissements lorsqu'il est consommé cru. Ces réactions peuvent également se produire chez certaines personnes lorsque le champignon est consommé cuit[5]. Dans une étude de 1994, les chercheurs Ulrich Kiwitt et Hartmut Laatsch ont recherché le composé antabusique coprine chez le Suillellus luridus et des espèces similaires qui avaient été suspectées d'induire des réactions de type antabusique avec l'alcool. L'ingestion de coprine provoque des bouffées de chaleur notamment au visage, des picotements dans les bras et les jambes, des nausées et des vomissements ainsi qu'une accélération du rythme cardiaque dans les cinq à dix minutes suivant la consommation d'alcool[6]. Ils n'en ont trouvé aucun chez Suillellus luridus, mais en ont trouvé des traces chez Imperator torosus. Ils ont conclu que l'explication la plus probable des empoisonnements antérieurs était une mauvaise identification de I. torosus avec Suillellus luridus, bien qu'ils n'aient pas pu exclure que cette dernière espèce contienne un composé jusqu'alors non identifié causant des réactions liées à l'alcool[7]. Aucun cas clinique de sensibilité à l'alcool n'a été rapporté pour l' I. torosus[5].

Saison

Automne.

Confusion

Voir aussi

Bibliographie

  • Guillaume Eyssartier & Pierre Roux : Guide des champignons – France et Europe – 4ᵉ édition, Belin, 2017.
  • Régis Courtecuisse & Bernard Duhem : Champignons de France et d'Europe, Delachaux, 2013.
  • Thomas Læssøe & Jens H. Petersen : Les champignons d’Europe tempérée, volume 1 et 2, Biotope, 2020.
  • Jean-Claude Gerber & Nicolas Schwab : Champignons, guide de terrain : 2ᵉ édition revue et augmentée, Rossolis, 2023.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Patrice TANCHAUD, « Imperatortorosus », http://www.mycocharentes.fr/, (lire en ligne)
  2. V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 2 mars 2024
  3. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 2 mars 2024
  4. Patrice Tanchaud, « Mycocharentes - Imperator torosus »
  5. (de) Flammer R., « Boletus torosus – Coprin und Alkohol » [« Boletus torosus – Coprine and alcohol »], Schweizerische Zeitschrift für Pilzkunde, vol. 2008, no 4, , p. 146–47 (lire en ligne)
  6. (de) Kiwitt U, Laatsch H, « Coprin in Boletus torosus: Beruht die angebliche Alkoholunverträglichkeit durch den Verzehr des Netzstieligen Hexenröhrlings (Boletus luridus) auf einer Verwechslung? » [« Coprine in Boletus torosus: Is the alleged alcohol hypersensitivity by ingestion of B. luridus caused by a mistake? »], Zeitschrift für Mykologie, vol. 60, no 2, , p. 423–30 (lire en ligne)
  7. Benjamin DR, Mushrooms: Poisons and Panaceas  A Handbook for Naturalists, Mycologists and Physicians, New York, WH Freeman and Company, , 288–89 p. (ISBN 978-0-7167-2600-5)
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