Baghrir
Le baghrir (بـغـريـر), ghrayef (غرايف), khringo, tibouâjajin (en berbère), appelée aussi en français mille trous, est une crêpe répandue dans tout le Maghreb préparée à base de semoule ou de farine, de levure et de sel, servie chaude, imbibée de beurre et de miel.
Baghrir | |
![]() Assiette de baghrir. | |
Autre(s) nom(s) | Ghrayef, hatita, khringo, korsa, lahoh, mchahda, talilayt, tighrifin, tibouâjajin |
---|---|
Lieu d’origine | Maghreb |
Place dans le service | Dessert |
Température de service | Chaud, tiède |
Ingrédients | Semoule, matière grasse, levure boulangère, sucre, sirop (présentation) |
Accompagnement | Café ou thé |
Crêpes alvéolées, légères et spongieuses, les baghrir ne sont cuites que sur une seule face ; à la cuisson, de nombreuses petites cavités d'un ou deux millimètres apparaissent sur la face supérieure.
Le baghrir se mange sucré. La version qui accompagne le thé ou le café se déguste de différentes manières selon les régions. Elle est arrosée d’un sirop traditionnel à l’eau de fleur d'oranger et cannelle appelé cherbet.
En Kabylie, elle est badigeonnée d’huile d'olive et saupoudrée de sucre ; dans le reste du pays, elle se déguste accompagnée de beurre et de miel. Les confédérations Abda d'origine yéménite mâqilienne en mange durant les fêtes (circoncision) bien que leurs recettes semble différer de celle des kabyles (plus spongieuse).
Le baghrir possède d'autres noms : abaghrir, thighrifine ou thimaatsvine dans l'Atlas blidéen (Algérie), hatita chez les Rifains (Maroc) ; edarnan, tiγrifin, thoudfist chez les Chaouis (Algérie), thililay ou thirqiqin en tasahlit, ghrayef chez les Tunisiens et enfin laoh chez les mâqiliens (Maroc et Mauritanie)[1].
Étymologie
D'après le linguiste Mohamed Subihi, dans son Mujan, le mot baghrir est une variante du verbe "Ba'gara". En arabe bghar (بغار) signifie "être plein de trous"[2].
Quand au verbe "Baḥara" possiblement lui aussi à l'origine du mot "BAGHRIR", il englobe diverses significations, toutes liées à l'eau, allant du mouillement à l'arrosage, du liquide à l'action de détremper (pâtisserie). Les noms dérivés de ce verbe couvrent un large éventail de signification, allant de la mer en passant par le potager et a la cuisine. Ceci constitue le concept fondamental derrière cette "viennoiserie" : une pâte liquide qui nécessite un long pétrissage pour initier le processus de fermentation.
Le Baghrir est une crêpe d’abondance et sa préparation à l'occasion des festivités nord-africaines est un rituel de bon augure[3]
Appellations
Au Maghreb, ce type de crêpe peut être désigné par différents termes :
En Algérie
- tighrifine ou tibouaajajine en Grande Kabylie ;
- abaghrir, thighrifine ou thimaatsvine dans l'Atlas blidéen, Algérie (Blida, Médéa, Aïn Defla, Boumerdès, Bouira) ;
- tarqiqt ou talilayt en tasahlit, à Jijel et Béjaïa en Petite Kabylie ;
- korsa à Constantine et Skikda ;
- tighrifin ou thoudfist dans l'Aurès
- khringo ou baghrir en Oranie (nord-ouest de l'Algérie)
- ghrayef ou ghrif dans l'est algérien (Annaba, Skikda, Jijel, Mila, Sétif, Bordj Bou Arreridj).
Ailleurs au Maghreb
- Dans le Rif oriental (nord-est du Maroc), où on l'appelle aussi hatita ;
- ghrayef ou ghrif en Tunisie ;
- lahohs ou laoh dans l'ouest marocain (Doukkala-Abda) ;
Notes et références
- (ar) Anwar, « Arabic traditional recipes-Msemen and Baghrir », sur Kitchen dishes and confectionery (consulté le ).
- Mohamed Oubahli, « Le banquet d’Ibn ‘Ali Masfiwi, lexique, notes et commentaires. Approche historique et anthropologique », Horizons Maghrébins - Le droit à la mémoire, vol. 59, no 1, , p. 114–145 (DOI 10.3406/horma.2008.2682, lire en ligne, consulté le )
- « Yennayer : 6 rites et traditions liés au Nouvel An Amazigh », sur intymag.com, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- « Baghrir, crêpe mille trous », sur 196flavors.com (consulté le ).
- « Khanfra, crêpes berbère à la semoule », sur pausegourmande.over-blog.com (consulté le ).
- Alimentation et gastronomie
- Portail de la cuisine du Maghreb