Arnold Bax
Arnold Edward Trevor Bax, né le à Streatham et mort le à Cork en Irlande, est un compositeur britannique.

Maître de musique de la reine |
---|
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 69 ans) Cork |
Sépulture |
St. Finbarr's Cemetery (en) |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Parentèle |
Carlos Sobrino Rivas (d) |
Instrument | |
---|---|
Maîtres | |
Genres artistiques | |
Distinctions | Liste détaillée Médaille d'or de la Royal Philharmonic Society () Knight Bachelor Chevalier commandeur de l’ordre royal de Victoria Walter Willson Cobbett Medal (en) |
Symphonietta finale (d), Symphonie no 4, Symphonie no 2, Symphonie no 1, Symphonie no 3 |
Biographie
Il est difficile de savoir comment la famille Bax est devenue aussi aisée, car le père du compositeur, bien qu'avocat diplômé, n'exerçait pas[1]. En général, on attribue leur bonne fortune à la possession d'un terrain dans le centre de Londres et à un intérêt dans le brevet des imperméables Macintosh[1]. En 1893, Alfred Ridley Bax achète un imposant manoir, Ivybank, à Hampstead, pour la somme alors énorme de 10 075 livres sterling. Ce n'est qu'en 1896 que la famille s'y installe, où Arnold Bax et son frère Clifford, qui deviendra un célèbre écrivain et dramaturge, y grandissent. Arnold Bax y vivra jusqu'à son mariage en 1911[1].
Les premiers signes du talent musical d'Arnold Bax sont encouragés par sa mère, à la fois sympathique et surprotectrice[1]. Sa première composition au piano date de l’âge de 12 ans. Il excelle par la suite sur cet instrument même s’il n'en joue que très rarement en public. Elle dominait la vie à Ivybank, qui était en fait une maison de campagne, Hampstead étant encore semi-rural à l'époque[1]. Bax devient étudiant à la Royal Academy of Music de 1900 à 1905[1]. Il a pour professeurs Tobias Matthay au piano et Frederick Corder à la composition. Disposant d'un revenu privé (il n'a jamais eu besoin d'accepter un emploi rémunéré pour survivre), il est libre de développer sa carrière musicale au gré de ses envies[1]. Bien qu'il vive chez lui jusqu'en 1911, il adopte un mode de vie semi-bohème, voyageant beaucoup, notamment dans la ville allemande de Dresde et, en 1910, se rendant en Russie à la suite d'une jeune fille ukrainienne qu'il avait rencontrée dans la maison d'un ami à Londres[1]. C'est sur la côte ouest de l'Irlande, alors isolée, qu'Arnold Bax découvre son foyer spirituel. Là, comme il l'a dit, "dominé par l'Atlantique" et sous l'influence de la poésie ancienne de William Butler Yeats, il découvre le village de Gleann Cholm Cille dans le Donegal, un endroit où il est constamment retourné[1],[2]. Cependant, après le soulèvement de Pâques en 1916, le rêve d'évasion irlandais de Bax ait été confronté à une réalité brutale[1]. Bax s'est imprégné de tout ce qui est irlandais[1]. Il écrit des poèmes, des nouvelles et des pièces de théâtre à la Synge, sous le pseudonyme de « Dermot O'Byrne ». En 1911, il se marie et s'installe à Dublin, où il évolue jusqu'en 1914 dans les milieux littéraires et nationalistes ; il compte parmi ses amis le poète et écrivain Padraic Colum, fondateur de l'Irish Review, et Padraig Pearse, champion de la langue irlandaise, exécuté après l'insurrection de Pâques[1].
Arnold Bax est considéré comme un compositeur de musique orchestrale romantique, y compris de poèmes symphoniques tels que le populaire Tintagel, écrit entre 1917 et 1919[1]. Entre les deux guerres, il compose sept symphonies, qui lui ont valu une réputation considérable à l'époque, mais il ne faut pas oublier qu'il écrit beaucoup dans la plupart des genres, à l'exception de l'opéra (et il en a commencé plus d'un)[1]. Il a produit une importante quantité de musique de chambre pour une grande variété d'effectifs, notamment un quatuor et un quintette avec piano, trois quatuors à cordes de maturité, un trio avec piano et un pour flûte, alto et harpe, des quintettes pour hautbois et harpe, ainsi que de nombreuses œuvres pour grand ensemble, dont un nonette[1].

Il séjourne par la suite en Irlande, à Gleann Cholm Cille (Comté de Donegal), village situé sur la côte ouest qu'il devait fréquenter pendant trente ans et où il écrivit nombre de ses œuvres. À partir du début des années 1930, c'est vers l'Écosse qu'il va chercher l'inspiration, et il se rend régulièrement en hiver à Morar, petite ville située sur la côte ouest, où il séjourne à l'hôtel de la Gare et où il va orchestrer ses nouvelles œuvres ébauchées à Londres. Bax découvre l’œuvre littéraire de Yeats qui l’influence profondément par la suite. Il écrit d’ailleurs plusieurs poèmes dans des revues locales sous le pseudonyme de Dermot O'Byrne. L’occasion de s’initier à la musique russe lui est donnée lorsqu’il tombe amoureux d'une Ukrainienne, amour qui ne sera pourtant pas partagé.
Il se marie avec la sœur d’un pianiste espagnol célèbre en son temps, Carlos Sobrino. Au cours des douze années suivant la création de sa première symphonie, il en écrit cinq autres, mais après avoir achevé la sixième en 1935, son envie d'écrire de la musique a commencé à s'estomper[3]. Il a néanmoins produit plusieurs pièces de chambre et d'orchestre remarquables, dont un concerto pour violon, et c'est peu après l'avoir achevé, en , qu'il s'est lancé dans sa septième et dernière symphonie[3]. Il est anobli en 1937. Il cesse de composer en 1940, se consacrant notamment à une autobiographie, Farewell my youth (Au revoir ma jeunesse). Toutefois, il est nommé Master of the King's Music en 1941 et reprend sa carrière avec une productivité très atténuée.
Style et influences musicales

Avant d'aborder l'orchestre, Bax composa pour le piano et pour la voix, et il faut rechercher du côté de Robert Schumann et de Frédéric Chopin pour trouver ses premiers modèles. Tchaïkovski, Richard Wagner puis Richard Strauss comptèrent aussi dans ses influences ultérieures, notamment pour leur technique d'écriture. Ensuite, l'Irlande, ses paysages, la mer, les autochtones et la musique populaire celtique l'inspirèrent. Il étudia par la suite l'orchestration de Claude Debussy, celles de Maurice Ravel et d'Igor Stravinsky, la musique nordique (il avait de l’admiration pour Jean Sibelius, et cela était réciproque). De toutes ces influences, Bax sut faire une synthèse et créer un style qui lui est personnel et immédiatement identifiable.
Sa musique est fortement enracinée dans le courant post-wagnérien et, contrairement à une grande partie de ses contemporains, il va garder cette orientation malgré les bouleversements de la Première Guerre mondiale. Ce néoromantisme est tempéré par des éléments impressionnistes, en particulier dans sa musique de chambre. Son style est foncièrement tonal/modal mais s'accompagne d'un réseau de contrepoint chromatique plus ou moins abondant selon l'ambition de l’œuvre. Il se définit lui-même comme un « romantique sans honte » : « Ma musique est l'expression d'un état émotionnel. Je ne suis pas intéressé par le son musical en lui-même ».
Œuvre
Le catalogue de ses œuvres comporte près de 380 numéros, avec des compositions orchestrales (7 symphonies, un concerto pour violon, un concerto pour violoncelle, plusieurs pièces symphoniques, dont Tintagel), des mélodies, des pièces pour piano et de la musique de chambre. On lui doit aussi la musique du film Oliver Twist, réalisé par David Lean en 1948.
Catalogue des œuvres (à partir de 1908)
Arnold Bax laisse environ 300 œuvres.
Symphonies
- Symphonie no 1 en mi bémol (1921 - 1922)
- Symphonie no 2 en mi mineur et do majeur (1924 - 1926)
- Symphonie no 3 (1927 - 1929)
- Symphonie no 4 (1930 - 1931)
- Symphonie no 5 (1931 - 1932)
- Symphonie no 6 (1933 - 1934)
- Symphonie no 7 (1937 - 1939)
Poèmes symphoniques
- Into the Twilight (1908)
- Rosc-catha (1908, orch. 1910)
- In the Faery Hills (1909, rév. 1926)
- Christmas Eve (1912, rév. 1919)
- Nympholept (1912, orch. 1915)
- Spring Fire (1913)
- The Garden of Fand (1913, orch. 1916)
- November Woods (1914, orch. 1917)
- The Happy Forest (1914, orch. 1921)
- In Memoriam, Pádraig Pearse (1916)
- Tintagel (1917, orch. 1919)
- Summer Music (1917, orch. 1920, rév. 1932))
- Northern Ballad no 1 (1927)
- The Tale the Pine-trees knew (1931)
- Northern Ballad no 2 (1934)
- A Legend (1944)
Musique concertante
- Symphonic Variations pour piano et orchestre (1917, orch. 1918)
- Phantasy pour alto et orchestre (1920)
- Winter Legends pour piano et orchestre (1929 - 1930)
- Concerto pour violoncelle (1932)
- Concerto pour violon (1937)
- Morning Song pour piano et orchestre (1946)
- Concertante pour trois instruments à vent (cor anglais, clarinette, cor) (1948)
- Concertante pour piano [main gauche] (1949)
Autres œuvres pour orchestre
- Festival Overture (1909, orch. 1911, rév. 1918)
- Four Orchestral Sketches (1912 - 1913), rév. Three pieces pour petit orchestre (1928)
- Gopak (1912, orch. 1919)
- Symphonic Scherzo (1913, orch. 1917, rév. 1933)
- In a Vodka Shop (1915, orch. 1919)
- Mediterranean (1920, orch. 1922)
- Pæan (1920, orch. 1938)
- Cortège (1925)
- Romantic Overture pour orchestre de chambre (1926)
- Overture, Elegy and Rondo (1927)
- Prelude to a Solemn Occasion (1927, orch. 1933)
- Overture to a Picaresque Comedy (1930)
- Sinfonietta (1932)
- Rogue's Comedy Overture (1936)
- Overture to Adventure (1936)
- London Pageant (1937)
- Work in Progress (1943)
- Victory March (1945)
- Variations on the Name Gabriel Fauré (1945, orch. 1949)
- Coronation March (1952)
Musique scénique
Musique vocale avec orchestre
Musique chorale (sélection)
- Mater, ora filium (1921)
Violon
Violoncelle
Flûte
- Quatre pièces pour flûte (1912)
Clarinette
- Sonate pour clarinette en ré majeur (1934)
Trois instruments
- Elegiac Trio pour flûte, alto et harpe (1915)
- Trio pour piano, violon et violoncelle en si bémol majeur (1946)
Quatre instruments
Cinq instruments
Six instruments
- An Irish Elegy [In Memoriam] pour cor anglais, harpe et quatuor à cordes (1917)
Sept instruments
- Concerto pour flûte, hautbois, harpe et quatuor à cordes (1936) [arrangement de la sonate pour harpe et flûte]
Huit instruments
Neuf instruments
- Nonette pour flûte, hautbois, clarinette, harpe, quatuor à cordes et contrebasse (1929) [arrangement de la sonate pour violon de 1928]
Sonates pour piano
- Sonate no 1 en fa dièse mineur (1910 - 1921)
- Sonate no 2 en sol majeur (1919)
- Sonate en mi bémol majeur (1921) [partiellement orchestrée en tant que Symphonie no 1]
- Sonate no 3 en sol dièse mineur (1926)
- Sonate no 4 en sol majeur (1932)
Autres œuvres pour piano (sélection)
Œuvres pour 2 pianos (sélection)
Mélodies
Environ 80 mélodies conservées sur un total d'environ 120.
Distinctions
- Chevalier (Knight Bachelor - 1937)[4]
- Chevalier commandeur de l'Ordre royal de Victoria (KCVO)
Références
- Foreman 2002.
- Lewis Forman, Paulette Hutchinson, in Arnold Bax, the complete symphonies, The London Philharmonic Ulster Orchestra, dir. Bryden Thomson, Chandos, 1990.
- Parlett 2023.
- London Gazette : no 34408, p. 3855, 15-06-1937
Bibliographie
- (en) Keith Anderson, Graham Parlett, Nina Large, Royal Scottish National Orchestra (dirigé par David Lloyd-Jones), « Bax – Symphonies/Orchestral Works », coll. Naxos, 2023 (Lire en ligne).
- (en) Lewis Foreman, Maggini Quartet, Garfield Jackson, « String Quartet No. 3 / Lyrical Interlude », Naxos 8.555953, 2002 (Lire en ligne).
Liens externes
- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Ressource relative au sport :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Britannica
- Den Store Danske Encyklopædi
- Dictionary of Irish Biography
- Dictionary of Ulster Biography
- Gran Enciclopèdia Catalana
- Hrvatska Enciklopedija
- Nationalencyklopedin
- Oxford Dictionary of National Biography
- Proleksis enciklopedija
- Store norske leksikon
- Universalis
- Visuotinė lietuvių enciklopedija
- Portail de la musique classique
- Portail de la musique impressionniste
- Portail du Royaume-Uni
- Portail de l’Irlande
- Portail de l’Écosse