Alpha Ursae Majoris

Alpha Ursae Majoris (α UMa / α Ursae Majoris) dans la Désignation de Bayer est la deuxième étoile la plus brillante dans la constellation de la Grande Ourse (en dépit de sa désignation de Bayer « alpha »).

α Ursae Majoris A / B / C
Dubhé
Description de cette image, également commentée ci-après
Dubhé A et son compagnon visuel Dubhé C.
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 11h 03m 43,7s
Déclinaison +61° 45 03
Constellation Grande Ourse
Magnitude apparente 1,79 (1,87 / 4,81 / 7,12)

Localisation dans la constellation : Grande Ourse

(Voir situation dans la constellation : Grande Ourse)
Caractéristiques
Type spectral K0 III / F0 V / F8[1]
Indice U-B 0,92
Indice B-V 1,07
Variabilité pulsante
Astrométrie
Vitesse radiale −9 km/s
Mouvement propre μα = −136,46 mas/a
μδ = −35,25 mas/a
Parallaxe 26,38 ± 0,53 mas
Distance 124 ± 2 al
(37,9 ± 0,8 pc)
Magnitude absolue −1,09 / 1,83 / 4,22
Caractéristiques physiques
Masse 4 / 1,7 M
Rayon 16 / 1,3 R
Luminosité 300 L
Température 4 500 / 7 400 K
Orbite
Compagnon α UMa B
Demi-grand axe (a) 0,603 "
Excentricité (e) 0,4
Période (P) 44,4 an
Inclinaison (i) 152°
Époque du périastre (τ) 1 956,8 JJ

Désignations

α UMa A/B : Dubhe, Ak, α UMa, 50 UMa (Flamsteed), HR 4301, HD 95689, SAO 15384, BD+62°1161, FK5 417, ADS 8035, HIP 54061, WDS J11037 +6145AB[2]
α UMa C : HD 95638, SAO 15379, BD+62°1160, FK5 4976[3]

Nomenclature, histoire et mythologie

Dubhe (Dubhé en français) a été le 30 juin 2016 le nom approuvé pour cette étoile par l’Union astronomique internationale (UAI)[4].

الدبّ الأكبر al-Dubb al-Akbar, « la Grande Ourse » dans une édition du traité de ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī XIe s.

Introduit au XIIIe siècle sous la forme Edub par Jean de Londres (ca. 1230-1240) grâce aux traductions des textes sur l’astrolabe – on trouve en effet le nom plus explicite ظهرالدبّ Ẓahr al-Dubb sur des saphées universelles d’al-Zarqālī, l’Azarchel des Latins (1216-1218)[5]–, il prit sa forme actuelle au XVIe siècle avec Johannes Stöffler[6],[7].

On trouve aussi le nom complet de cette étoile, à savoir Thahr al Dubb al Akbar, qui est l’arabe ظهرالدبّ الأكبر Ẓahr al-Dubb al-Akbar. Transcrit une prmière fois par Thomas Hyde ‘Thahr al Dubb al-Akbar’, dans la traduction du زيجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437)[8], il est à nouveau transcrit sous la forme ’Ṭhahr al Dubb al Akbar’ par Richard Hinckley Allen (1899)[9], et c'est sous cette forme qu'il passe dans plusieurs catalogues.

En Mésopotamie , cette étoile était connue comme MAR.GÍD.DA = Ṣumbu , « le Chariot », nom attesté dans un document du 2e millénaire avant notre ère « Prières aux dieux de la nuit »[10].

Les étoiles de MAR.GÍD.DA = Ṣumbu, « le Chariot », dans la Série MUL.APIN, av. 627 av. è. c.av. è. c.

Au début du Ier millénaire, la Série MUL.APIN, qui est le premier traité d'astronomie mésopotamienne, découvert à Ninive dans la bibliothèque d'Assurbanipal et datant au plus tard de 627 av. è. c., nous présente MAR.GÍD.DA = Ṣumbu, « le Chariot », comme l'emblème de la déesse NIN.LÍL = Mulillu / Mulissu, « la Dame du Vent », l’épouse d’EN.LÍL = Elil, « le maître du Vent », sur qui son nom semble formé[11]. EN.LÍL = Elil est, qui avec AN= Anu et ENKI = Ea, aux zones célestes desquels sont affectées les étoiles, et il préside quant à lui celles du ciel boréal. Ce nom est à l’origine d’une constellation qui s’est développée au début du 1er millénaire avant notre ère et dont les Grecs ont fait Άμαξα, le « Chariot », à partir d’Eudoxe et Aratos[12].

Description

Alpha Ursae Majoris forme une partie du Chariot, et avec Mérak elle est l'une des deux étoiles de la Grande Ourse (la plus septentrionale des deux) qui pointent en direction de α Ursae Minoris, l'étoile polaire. Cependant, elle ne fait pas partie du courant d'étoiles de la Grande Ourse. C'est une étoile multiple formé de quatre étoiles. L'étoile primaire, désignée Dubhé A, est une étoile géante orange de type spectral K0III qui est en phase de combustion de l'hélium. Il s'agit d'une binaire spectroscopique et son compagnon, désigné Dubhé B, est une étoile jaune-blanc de la séquence principale, de type spectral F0V qui orbite à une distance de 20 ua. Enfin, une autre binaire spectroscopique vient compléter le système de Dubhé. Désignée Dubhé C, elle montre un spectre d'une étoile jaune-blanc de type F8 ; elle est localisée à une distance angulaire de 280 secondes d'arc de Dubhé A & B[1].

Notes et références

  1. (en) P. P. Eggleton et A. A. Tokovinin, « A catalogue of multiplicity among bright stellar systems », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 389, no 2, , p. 869–879 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2008.13596.x, Bibcode 2008MNRAS.389..869E, arXiv 0806.2878, lire en ligne)
  2. (en) alf UMa -- Spectroscopic binary sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  3. (en) HD 95638 -- Spectroscopic binary sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  4. (en) IAU, « Star Names », 2021. »
  5. , Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, p. 111.
  6. Paul Kunitzszch, Arabische Sternnamen in Europa, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1959, pp. 158-159.
  7. Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 142.
  8. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 11. »
  9. Richard Hinckley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 437.
  10. Roland Laffitte, « Prières aux dieux de la nuit », sur URANOS, le site astronomique de la Selefa »
  11. Jeremy Black & Anthony Green, Gods, Demons and Symbols of Ancient Mesopotamia, an Illustrated Dictionary, London: British Museum Press, 1992, pp. 79 et 140-141.
  12. Roland Laffitte,, « L’héritage mésopotamien des Grecs en matière de noms astraux (planètes, étoiles et constellations, signes du zodiaque), in Lettre SELEFA n° 10 (décembre 2021), pp. 26-27. »

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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