Akyaama

Akyaama est une Asantehemaa de l'Empire ashanti qui règne depuis les années 1750 jusqu'à son bannissement en 1770. Elle est théoriquement Asantehemaa mais son bannissement provoque son effacement dynastique. Son règne est caractérisé par une succession de conflits dynastiques. Son existence rejetée est le témoin des pouvoirs exercés par les Asantehemaa sur les lignages. Son fils, Osei Kwame Panyin est notamment reclassé comme enfant de Konadu Yaadom afin d'écarter puis effacer Akyaama de la lignée Oyoko et de la tradition orale. Sa déchéance a pour conséquence la création d'un nouveau trône d'Asantehemaa, permettant d'en renforcer les fonctions.

Akyaama
Fonction
Asantehemaa
Empire ashanti
-
Akua Afriyie (d)
Biographie
Naissance
Vers
Enfants

Biographie

Akyaama est une descendante du clan Oyoko, fille d'Aberafi Yaa, petite-fille de la troisième Asantehemaa Akua Friyie. Son enfance et son histoire est très parcellaire car elle a fait l'objet d'un effacement dynastique important par Konadu Yaadom à partir de 1780. Cette Asantehemaa est introuvable dans la généalogie officielle et n'est identifiée qu'au travers de recherches historiques. Elle caractérise une période d'importants troubles dynastiques qui poussent sa successeuse, Konadu Yaadom, à remodeler la généalogie en conséquence d'un bannissement[1]. Les historiens s'appuient sur les rapports européens pour démontrer l'existence d'Akyaama, nommée Akjaanba dans les rapports néerlandais[2]. Elle est mariée au chef du district métropolitain de Mampong, le Mamponhene[3].

Son accession au trône se situe probablement dans les années 1750 puisqu'un premier document, datant 1758, l'identifie comme étant la tante du roi Kusi Obodom[2]. Son règne sera marqué par un important conflit qui l'oppose au nouvel Asantehene, Osei Kwadwo, en 1766 tel qu'en témoigne un rapport britannique[4]. Et il se conclue par une très grave faute qui provoque son bannissement ainsi que celui de son yafunu (branche dynastique issue d'une même matrice). Certaines sources suggèrent qu'elle est bannie vers 1770[5],[4]. Un document britannique de 1780 confirme que son effacement et sa destitution est déjà effective et que la nouvelle Asantehemaa, Konadu Yaadom, en est responsable[6].

Akyaama représente un maillon généalogique perdu car il s'agit de la grand-mère de Kwaku Dua I par sa fille Amma Sewaa, de la mère d'Osei Kwame Panyin et de la grand-mère adoptive d'Adoma Akosua[2].

L'identité précise d'Akyaama reste indéterminée, tout comme la cause de son bannissement. Elle règne durant une période d'importants troubles internes qui mènent à posteriori à la destitution d'Osei Kwadwo[5].

Bannissement

Les conséquences du bannissement s'étendent sur toute la descendance d'Akyaama qui n'a plus le droit d'exercer au sein des quartiers royaux ou de prétendre à un titre. Cependant cette sanction est levée en 1807[4]. Le simple fait de prononcer le nom d'Akyaama est alors interdit[4]. Les modifications généalogiques transfèrent la maternité des enfants d'Akyaama à Konadu Yaadom[6]. La destitution d'Akyaama provoque une succession de déchéances et de manœuvres visant à écarter les descendants d'Akyaama du trône d'or. Pendant près d'un siècle, le bannissement d'Akyaama est perçu comme étant le « ver dans le fruit » du lignage royal de Kumasi. Les survivants qui descendent d'Akyaama trouvent refuge à Juaben[3].

Toutefois, en 1777, le Mamponhene, auparavant marié à Akyaama et père de Osei Kwame Panyin, provoque la destitution de force de l'Asantehene Osei Kwadwo afin d'y placer son propre fils. Il s'agit également d'une conséquence du bannissement puisque de nombreux griefs sont adressés à Osei Kwadwo à la suite de celui-ci, menant à ce conflit dynastique[5].

Le conflit dynastique qui se joue dans l'Empire est bien connu des Européens mais n'est pas une raison suffisante de la déchéance d'Akyaama. Une piste évoque la transition du trône de l'Asantehema, jusqu'alors lié aux Oyoko de Kumasi, et ensuite déplacé à Kokofu, une autre branche dynastique[5]. En effet, jusqu'alors, le trône de l'Asantehemaa est l'un des deux seuls trônes épargné par la réforme d'Okomfo Anokye lors de l'instauration du trône d'or. Avec la déchéance d'Akyaama s'impose un nouveau trône et une réévaluation des fonctions[4]. Il existe effectivement un trône d'Akyaama à Pampaso, un quartier de Kumasi, et qui pourrait bien être le trône de la reine déchue, écarté de la possibilité de rejoindre un mausolée[7].

Notes et références

  1. (en) Prempeh I. (King of Ashanti) et A. Adu Boahen, The History of Ashanti Kings and the Whole Country Itself and Other Writings, British Academy, (ISBN 978-0-19-726261-0, lire en ligne)
  2. (en) Ivor Wilks, Asante in the Nineteenth Century: The Structure and Evolution of a Political Order, CUP Archive, (ISBN 978-0-521-37994-6, lire en ligne)
  3. Gérard Pescheux, Le royaume asante (Ghana): parenté, pouvoir, histoire, XVIIe – XXe siècles, KARTHALA Editions, (ISBN 978-2-84586-422-1, lire en ligne)
  4. T. C. McCaskie, « KonnurokusΣ M: Kinship and Family in the History of the O yoko KƆKƆƆ Dynasty of Kumase », The Journal of African History, vol. 36, no 3, , p. 357–389 (ISSN 0021-8537, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Asantesem: The Asante Collective Biography Project Bulletin, Program of African Studies, Northwestern University., (lire en ligne)
  6. (en) T. C. McCaskie, State and Society in Pre-colonial Asante, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-89432-6, lire en ligne)
  7. (en) Asante Collective Biography Project, Proceedings of Meetings Held at Northwestern University, Program of African Studies, Northwestern University., (lire en ligne)
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